Algérie

Al-Assad : pas de solution politique avec ceux qui portent les armes



Al-Assad : pas de solution politique avec ceux qui portent les armes
Le président syrien, Bachar Al-Assad, a appelé hier à un «dialogue national» pour mettre fin au mouvement de contestation qui secoue son pays depuis plus de trois mois et dénoncé de nouveau un «complot» contre la Syrie, alors que la pression internationale s'est accrue sur Damas en vue d'engager des réformes.
Dans un discours télévisé, le troisième du genre depuis le début des troubles en mars dernier, le président Al-Assad a souligné que le dialogue national «est le slogan de la prochaine étape» qui pourrait aboutir à «des amendements à la Constitution ou à une nouvelle Constitution». A propos des «groupes armés» accusés par Damas d'être derrière les violences qui ont émaillé les manifestations antigouvernementales et les troubles qui secouent notamment le nord de la Syrie, Bachar Al-Assad a écarté toute «solution politique» avec ceux qui portent les armes. «Il est du devoir de l'Etat de tenir les saboteurs pour responsables et de les poursuivre, il n'y a pas de solution politique avec ceux qui ont porté les armes», a estimé le président Al-Assad dans son discours au cours duquel il a pour la première fois évoqué une possible abrogation de l'article constitutionnel sur l'hégémonie du parti Baas, qui gouverne le pays depuis plus de 40 ans. Cette abrogation est l'une des principales revendications des contestataires du pouvoir en place en Syrie qui réclament, entre autres, des élections libres. Après avoir évoqué de nouveau un «complot» contre son pays, le chef de l'Etat syrien a, par ailleurs, exclu, dans son allocution, l'adoption des réformes «à travers le sabotage et le chaos» soulignant que «les complots sont comme des microbes qu'on ne peut éliminer, mais nécessitent que l'on renforce notre immunité». Le 30 mars, M. Al-Assad avait dénoncé devant le Parlement une «conspiration» contre son pays, dans sa première intervention publique, lors de laquelle il n'avait pas parlé de réformes. Deux semaines plus tard, le 16 avril, le président syrien avait annoncé la prochaine abrogation de la loi d'urgence et exprimé ses «regrets» pour les victimes. Une semaine après, il a promulgué des décrets, levant l'état d'urgence en vigueur depuis 48 ans, abolissant la Cour de sûreté de l'Etat, une juridiction d'exception, et changeant la réglementation sur les manifestations. Le discours du président Al-Assad est intervenu au moment où l'Union européenne (UE) s'apprête à renforcer ses sanctions contre la Syrie, qui fait l'objet déjà de deux trains de sanctions européennes. Selon un projet de déclaration qui doit être entériné ce lundi, à Luxembourg, par les ministres des Affaires étrangères de l'UE, l'Union européenne «prépare activement» le renforcement de ses sanctions contre la Syrie «par des désignations additionnelles». La «crédibilité et le leadership» du président Al-Assad «dépend des réformes qu'il a lui-même promises», précise le document qui a été agréé sur ces points par les représentants permanents des 27 Etats de l'UE, en marge de la réunion ministérielle. Plus tôt, le ministre britannique des Affaires étrangères, William Hague, a affirmé, en marge de la réunion de Luxembourg, que le Royaume-Uni attend du président Al-Assad qu' «il réponde aux doléances légitimes» de la population, «qu'il libère les prisonniers de conscience, autorise l'accès à Internet et respecte la liberté des médias». Face aux craintes quant à une éventuelle intervention étrangère en Syrie, comme celle en Libye, la Russie a, par la voix de son président, Dmitri Medvedev, prévenu, dimanche, qu'elle allait «user de son droit de veto à l'ONU contre toute résolution sur Damas». De son côté, la Turquie a, par le biais d'un conseiller présidentiel, appelé à l'«arrêt de l'effusion de sang» en Syrie et exhorté Damas à «poursuivre les réformes» dans le pays, en réaction à l'intention de certains pays occidentaux d'imposer de nouvelles sanctions contre Damas. Sur le terrain, l'armée syrienne poursuivait, lundi, sa traque des groupes armés dans les villes limitrophes de la Turquie, en particulier à Jisr al-Choughour, où une opération militaire d'envergure est en cours depuis plus d'une semaine, selon des médias. L'intervention de l'armée à Jisr al-Choughour a contraint, par ailleurs, des milliers de personnes à fuir vers la Turquie. Ainsi, quelque 10 000 Syriens sont actuellement établis à la frontière entre les deux pays voisins, selon des estimations données, dimanche, par l'agence de presse turque, Anatolie.


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