Algérie

Al Arabi ne manque pas de souffle!



Al Arabi ne manque pas de souffle!
Le secrétaire général de la Ligue des Etats arabes, Nabil al-Arabi, vient de rajouter une superbe couche à propos de la lutte contre l'«Etat islamique» qui frappe en Syrie et en Irak. Le premier responsable de la Ligue, qui soutient l'idée de création d'une «coalition internationale» contre l'«Etat islamique» (EI), appelle à le contrer «militairement». Sans doute que M.al-Arabi est dans son rôle face à une situation qui met l'ensemble du Monde arabe en porte-à-faux. Toutefois, le secrétaire général de la Ligue arabe s'illusionne quant aux aptitudes de son organisation. En effet, la «Ligue des Etats arabes» n'est pas l'Union européenne qui détient un pouvoir certain par rapport à ses Etats membres. Nabil al-Arabi lui-même, secrétaire général de cette Ligue, n'a ni la stature, ni les compétences et encore moins les pouvoirs qui sont ceux du commissaire européen, José Manuel Barroso. M.al-Arabi dirige une coquille vide qui n'a d'intérêt que pour certains pays qui l'ont au long des années instrumentalisée pour leur cause sans la doter d'un statut digne des Etats qu'elle était censée représenter. Or, c'est cette Ligue que dirige, Nabil al-Arabi, qui a exclu l'un de ses fondateurs, la Syrie, pour y introduire des rebelles qui ne représentent qu'eux-mêmes. Ces rebelles - constitués de mercenaires et de déserteurs de l'armée syrienne - accueillis à bras ouverts, par la Ligue d'al-Arabi - avaient comme allié, qui luttait contre le régime syrien, le Front al-Nosra - groupe jihadiste classé groupe terroriste - et coopéraient - avant de le combattre - avec ce qui allait devenir l'«Etat islamique». La boucle est ainsi bouclée lorsque l'on s'aperçoit que la Ligue arabe, sous la pression du Qatar de l'ancien Premier ministre, le sulfureux Hamad ben Jassem al-Thani, imposa à ses pays membres - deux pays seulement, l'Algérie et l'Irak, avaient à l'époque émis des réserves quant au risque sans précédent de donner la place d'un pays souverain à des conspirateurs contre cet Etat - des rebelles syriens et leurs alliés jihadistes à la place de l'Etat séculaire syrien. On n'avait pas ouï-dire que le secrétaire général de la Ligue s'est opposé à cette forfaiture qui a dénaturé les missions d'une organisation arabe déjà en situation fausse. Aussi, politiquement, la Ligue arabe n'existe pas, et son secrétaire général est un simple fonctionnaire qui n'a pas droit de cité, dont la fonction se réduit à exécuter les décisions des potentats arabes. En fait, c'est la perte de pouvoir de ces autocrates ces dernières années - dans le sillage dudit «Printemps arabe» - que la Ligue arabe s'est drapée dans de nouveaux habits croyant que c'était suffisant pour s'imposer comme interlocuteur des partenaires du Monde arabe. Habits toutefois trop grands pour une organisation qui n'évolue pas selon la même dimension que l'Union européenne, ou même l'Union africaine. Non content de s'immiscer dans un domaine politique qui - pour le moment - n'est pas de son ressort, le secrétaire de la Ligue arabe appelle donc, les pays arabes à combattre «militairement» l'EI. Le Monde arabe dispose-t-il d'une organisation militaire équivalente à celle de l'Otan' Une telle alliance militaire arabe, non seulement n'existe pas, n'a jamais existé et n'a aucune chance d'exister un jour, laquelle «force» irait indubitablement à l'encontre des philosophies des despotes qui dirigent les Etats arabes. S'il y avait eu une «alliance militaire» arabe, on l'aurait su, ne serait-ce que du fait qu'elle aurait alors combattu l'ennemi du Monde arabe, Israël. Ni hier ni aujourd'hui, les Arabes n'ont songé à prendre, ni ne sont prêts à le faire, en charge leur défense en unissant leurs capacités militaires intrinsèques. En fait, dans l'état actuel des rapports entre les pays arabes, une telle union des forces militaires arabes serait une hérésie. Dès lors, le secrétaire général de la Ligue arabe fabule, et quand il parle de combattre «militairement» l'Etat islamique, il ne songe pas à une chimérique «force arabe», mais plutôt à une armée autrement plus professionnelle, celle de l'Otan, que la Ligue arabe avait déjà soutenue en 2011 quand elle «frappa» la Libye. En effet, les frappes occidentales de l'Alliance contre le régime d'El Gueddafi, ont été appuyées par la Ligue de Nabil al-Arabi. Celui-ci commit le même impair contre la Syrie. La Libye est plongée depuis dans le chaos avec le risque de partition. Ce même danger guette la Syrie et l'Irak, dont de larges pans de leurs territoires sont soumis au joug de l'EI. La Ligue arabe longtemps instrumentalisée par l'Egypte, et pendant un moment par le petit Qatar, donne désormais l'impression de sous-traiter pour l'Otan et l'Occident, les invitant, quasi officiellement, à s'ingérer dans les affaires du Monde arabe. C'est en fait, la lecture qui semble devoir être donnée au curieux appel du secrétaire général de la Ligue arabe.




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