Algérie

Akli Moussouni* à InfoSoir



Akli Moussouni* à InfoSoir
InfoSoir : Des experts appellent à un contrôle rigoureux des produits alimentaires. Qu'en pensez-vous?'A.Moussouni : La santé publique est intimement liée à la sécurité de l'aliment qui, elle-même, dépend de la manière de le produire, de le transformer et de sa mise en vente. Non seulement un produit mis sur le marché, ne doit, en aucun cas, constituer un danger pour le consommateur, de plus, ses qualités physico-chimiques et organoleptiques doivent être sauvegardées pour que sa consommation ne soit pas uniquement vitale, mais agréable ; d'où cuisiner est assimilé à un art dit culinaire. L'un des facteurs de construction d'un nouveau marché en Algérie est, sans conteste, la sécurité de l'aliment, qui, en dehors des produits périssables, n'est pas prise en charge pour l'instant. La rupture courante de la chaîne du froid au niveau des magasins et dépôts est un des dangers potentiels pour le consommateur. Il n'est pas rare de rencontrer sur les routes des carcasses de moutons à vendre, ou du poisson pêché depuis des jours.A qui incombe cette responsabilité et comment assurer le contrôle sanitaire 'Le contrôle relève toujours de l'Etat en tant que garant de la santé publique. Toutefois, ce contrôle ne peut aller au-delà des réglementations qui manquent à notre législation en la matière. Aussi, le manque d'institutions spécialisées de formation des intervenants dans le contrôle du produit alimentaire, laisse penser que le chemin à parcourir est encore long pour assurer pleinement la protection du consommateur. A présent, même les contrôleurs des DCP, qui ne disposent pas de laboratoires sophistiqués, ne peuvent assumer leur responsabilité, sachant qu'ils ne maîtrisent pas les normes de mise sur le marché des produits.Que pensez-vous des menusproposés à nos enfants dans les cantines scolaires?'Quand les cantines ouvrent, les prix des légumes secs flambent sur le marché?! Je suppose, que les pâtes et les légumes secs font l'essentiel, toutefois l'aberration réside dans le déficit en protéines animales halieutiques, faisant que l'Algérien consomme à peine 5 kg par année de sardines au prix de 400 DA le kilo lorsqu'elle est disponible. Je ne sais pas vraiment si nos populations sahariennes savent ce que c'est le poisson?! Revenons à l'école, pour bien réfléchir il faut bien manger.Parlez-nous un peu de l'importance de l'étiquetage du contenu des produits alimentaires sur les emballages?'Ça peut être le début de la construction d'un marché normalisé, mais ce n'est pas du tout la fin d'une situation où tout est permis dès lors que l'étiquetage doit reproduire l'itinéraire d'un produit élaboré selon des normes appro- priées ; or à ma connaissance rien n'est prévu pour faire respecter les normes de production, de transformation et de stockage dont la démarche demeure, extrêmement complexe, et doit être encadrée par des institutions spécialisées qui n'existent pas encore dans notre pays.Un commentaire sur le respect de l'hygiène dans nos magasins, restaurants et chaînes de distribution.Certes, une nouvelle catégorie de magasins, de restaurants et récemment des hypermarchés, vient bouleverser positivement un contexte qui s'est enlisé dans l'insalubrité insupportable. Mais il est aussi regrettable de faire payer au prix fort au consommateur l'hygiène et le confort. 150 DA la tasse de café à l'aéroport ou 25 000 DA une chambre d'hôtel 5-étoiles, sont autant de cas flagrants d'absence des pouvoirs publics qui ont capitulé face à «la liberté des prix»?! Le consommateur est entre le marteau et l'enclume.




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