Algérie

Akli Moussouni* à InfoSoir


Akli Moussouni* à InfoSoir
InfoSoir : A-t-on les moyens et la volonté nécessaires pour assurer notre autosuffisance alimentaire?'A. Moussouni : Je ne pense pas qu'il s'agisse d'un manque de volonté, ni des moyens à mettre en ?uvre, mais de vision et de gouvernance.Plutôt peut-on vivre sans le pétrole?' Bien que l'Algérie soit un pays semi-aride, soumis à une avancée du désert, elle dispose de potentialités enviables du point de vue finances, richesses et potentialités à valoriser parmi lesquelles je cite, les énergies renouvelables, les ressources hydriques et l'espace.La relance de l'agriculture ne peut relever de la seule administration centrale du ministère de l'Agriculture auquel doivent incomber les débats et la formulation d'idées fonctionnelles, mais aussi de l'ensemble des départements (finances, pme/pmi, commerce, hydraulique, environnement et le législatif) qui doivent s'impliquer pour accompagner, chacun par ses prérogatives, la mise en place d'un système de production à grande échelle et d'un marché rémunérateur normalisé à faire valoir par la force de loi pour encadrer le processus de la fourche à la fourchette. Le développement c'est comme le diable, il se niche dans les détails.A l'époque de Hamrouche beaucoup de coopératives agricoles ont vu le jour pour disparaître quelques mois plus tard avec un matériel dont le coût s'élève à des millions de dinars.Que pensez-vous de cette expérience?'Un proverbe chinois dit?: «Il ne suffit pas d'ouvrir des boutiques mais de les maintenir ouvertes.» Le concept de coopérative est vomi par les Algériens qu'on a regroupés en«coopératives» de la révolution agraire et de l'autogestion, quand bien même il est toujours d'actualité dans les pays les plus libéraux. Aussi, les ex-nouvelles coopératives auxquelles vous faites allusion, je n'en connais pas trop. Mais comme pour toutes les «réformes» ou autres «restructurations» du secteur agricole, c'est du tâtonnement qui ne risque pas de finir tant qu'on ne voit pas les choses en face, c'est-à-dire, tant que le pétrole est disponible pour combler les défaillances des programmes entretenus avec ses recettes.Que peut-on faire dans l'immédiat pour changer la donne?'Dans l'immédiat, il faut absolument organiser des assises nationales par rapport à chaque filière, où il faudra impliquer l'ancienne génération, avant qu'elle ne disparaisse. Elle est source d'information et de bon sens. En son sein il y a des forces de propositions, du savoir-faire, de l'élite économique, des ex-professeurs..., qu'il y a lieu d'impliquer à travers la décentralisation de la décision. La population n'a rien à voir avec la problématique de la sécurité alimentaire, en revanche, il faut la sensibiliser par rapport au gaspillage .* Ingénieur agronome et expert en développement


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