Algérie

Akli Moussouni * à InfoSoir



Akli Moussouni * à InfoSoir
InfoSoir : Quel est votre synthèse globale sur la politique écologique, et en particulier la situation du recyclage des déchets ménagers en Algérie 'A. Moussouni : Les déchets proviennent de l'industrie, de l'agriculture, du secteur du bâtiment, mais essentiellement des ménages à raison de 200 kg/habitant environ/an. Les déchets ménagers sont, en particulier, de nature organique et ont un pouvoir contaminant important dont la toxicité peut influer négativement sur le sol et l'eau. Parmi les pays du bassin méditerranéen, l'Algérie peut occuper une place de choix dans le domaine du recyclage des déchets de par ses espaces et son climat, mais malheureusement pour notre économie, ils ne font l'objet d'aucune utilisation actuellement. Ils sont jetés dans la nature. Parallèlement à une croissance du développement humain, si le déchet n'est pas valorisé et l'environnement non protégé, c'est le développement du pays qui est remis en cause. Dieu sait combien de produits et à quel prix ils sont acquis, l'Algérie s'approvisionne chaque année en produits recyclés, comme par exemple le bois qui provient, dans la plupart des cas, de forêts irriguées avec des eaux usées et j'en passe. Les médias publics déclarent que l'Etat fournit de gros efforts pour impulser ce secteur, mais la réalité est en dessous de ça.Selon vous, où se situent le paradoxe et les lacunes de la gestion de ce secteur 'C'est une question pertinente qui concerne tous les secteurs, pas uniquement l'environnement. Il ne peut y avoir de paradoxe si les deniers publics sont investis dans le bon sens. L'image de nos villes et campagnes et la très maigre réglementation qui régit notre économie sont des témoins édifiants sur l'inaction des pouvoirs envers un secteur névralgique, à savoir le développement propre.On a beau injecter des sommes astronomiques, mais les résultats demeurent aléatoires du fait qu'on ne dispose même pas d'un centre d'innovations technologiques sachant que le recyclage des résidus est un secteur névralgique en tout point de vue. La Finlande, qui ne manque pas d'eau, a failli recourir à un référendum national pour l'usage d'eau ménagère recyclée pour la consommation humaine. C'est pour vous dire à quel point on recourt, sous d'autres cieux, à la récupération de la matière.Estimez- vous que si l'Etat peut stimuler et promouvoir ce secteur, le citoyen changera son comportement 'Je vois à quoi vous faites allusion, que le citoyen ne respecte pas son environnement. A mon avis, il faut d'abord se demander quel bonheur a-t-on garanti à ce citoyen qui subit quotidiennement les effets néfastes de la mauvaise gestion de la cité, de l'administration, du secteur économique, du secteur sanitaire, de l'insalubrité des lieux publics... Le comportement civil est à l'image du comportement des pouvoirs publics. Il appartient d'abord à ces derniers de revoir leur manière de faire avant de demander au citoyen de changer sa manière d'agir.* Expert en développement et ingénieur en agronomie




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