Algérie

Akkouchi, the day after Point Net


Hamlaoui Akkouchi, le chef du parti El Islah, n'a pas beaucoup aimé que l'«accueil» réservé au président français François Hollande soit aussi chaleureux et coûteux. A la suite de l'Alliance verte dont il est le Petit Poucet, la sympathie en moins, il vient de nous dire que l'hospitalité des autorités algériennes en vers leur hôte en visite d'Etat relevait du «masochisme».
Il est vrai que le faste officiel n'a jamais recueilli l'adhésion de l'opinion la plus large, il en est même le sujet facile du sarcasme populaire. En Algérie comme un peu partout dans le monde, les dépenses publiques, surtout lorsqu'elles sont à ce point volumineuses et dans la tête de beaucoup de monde inutiles, sont tout de suite décriées.
ça a l'avantage d'être visible à l il nu, de ne pas exiger un niveau d'engagement à risque et de remuer le couteau dans la plaie des plus socialement faibles qui ne peuvent pas comprendre qu'on puisse dépenser sans compter au nez et à la barbe de leur désarroi. Mais M. Hamlaoui Akkouchi n'est manifestement pas dans cette logique-là. Il fait de... la «politique».
Peut-être que s'il faisait de la politique sans guillemets, il n'aurait pas attendu que François Hollande se retire dans ses appartement du palais de l'Elysée pour s'exprimer ainsi, mais ce serait trop lui demander. Il y a deux jours, il disait, le plus sérieusement du monde à propos du renouvellement partiel du Sénat, que son parti fera des alliances qui n'ont pas besoin d'être basées sur la proximité des...
idées et des programmes politiques. Nous voilà donc fixés. Le chef d'El Islah avait pourtant mieux à faire. S'agissant de la visite du président français dans notre pays, le secrétaire général d'El Islah aurait pu commencer par le commencement. S'y opposer politiquement et, pourquoi pas, se faire entendre à l'Assemblée nationale. Mais on ne perturbe pas une fête à laquelle on est convié si gentiment. Ce n'est pas très politique.
La politique, c'est d'aller à la fête pour en dénoncer la qualité du couscous et ce qu'il a coûté. On n'attendait ni de M. Akkouchi ni de quelqu'un d'autre d'ailleurs autre chose que les standing-ovations pour M. Hollande. A Club des Pins, on se satisfait de la reconnaissance des souffrances du peuple algérien, de l'injustice et de la brutalité de la colonisation. On n'en attendait même pas tant mais on aurait applaudi pour moins que ça.
Et M. Akkouchi, parce qu'il fait toujours de la «politique», pose une question à laquelle il n'attend pas de réponse : «Pourquoi la visite du chef de l'Etat français serait exceptionnelle '» Parce que c'est le premier partenaire économique de l'Algérie ' Il le sait. Parce que c'est la plus grande puissance à nos portes ' Il doit le savoir. Parce que c'est l'ancienne puissance colonisatrice avec qui les relations ne sont jamais simples ' Il le sait trop et c'est tout ce dont il peut parler, parce qu'il ne sait pas parler d'autre chose.
Et d'y aller franchement en... regrettant que François Hollande n'ait pas présenté d'excuse pour les crimes commis durant la période coloniale.
Mais parce qu'il n'en a jamais été question, M. Akkouchi, et le président français l'a dit alors qu'il était encore dans ses appartements du palais de l'Elysée ! En fin de compte, le chef d'El Islah nous fixe définitivement : il dit n'avoir aucun lien avec les initiateurs de la pétition contre la visite de François Hollande, même s'il était... d'accord sur le principe ! On savait que M. Akkouchi faisait de la «politique», nous voilà encore plus rassurés.
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