Algérie

Akkouchi : «L'Alliance verte se porte bien» Il tire à boulets rouges sur Amar Ghoul



La démission «sans surprise» de Amar Ghoul des rangs du MSP ne semble pas inquiéter le secrétaire général du mouvement El Islah, et n'a, selon lui, aucune incidence sur l'Alliance de l'Algérie verte (AAV), qui doit néanmoins se «renforcer» en perspective des élections locales.
Hamlaoui Akkouchi n'hésitera pas à tirer à boulets rouges sur l'ex-ministre des Travaux publics qui s'est désormais «exclu de lui-même du cercle islamiste». «Ceux qui veulent détruire le MSP sont une minorité. Ils sont en marge», a-t-il martelé hier lors d'une conférence de presse animée au siège du mouvement à Alger, affirmant se «réjouir» que cette tentative de déstabilisation «n'a pas ébranlé» la maison MSP, son partenaire de l'Alliance.
«La victoire de Amar Ghoul lors des législatives à Alger est celle de l'Alliance verte qui l'a soutenu. L'autoroute Est-Ouest, ce n'est pas grâce à Amar Ghoul mais à l'argent du pétrole, l'argent de tous les Algériens», a-t-il encore tonné, estimant que Ghoul ne représente rien par rapport au poids de la mouvance islamiste, appelée à s'unir à l'occasion des élections locales.
«Ghoul n'est pas Erdogan», fait encore remarquer Hamlaoui Akkouchi, qui croit savoir que le pouvoir veut sanctionner les islamistes, rappelant les résultats du scrutin du 10 mai «caractérisé par une fraude massive» en faveur des partis au pouvoir (FLN, RND). La création du parti de Amar Ghoul s'inscrit à ses yeux dans cette logique. «Les islamistes ont boycotté les structures de l'APN et ont décidé de ne pas participer au prochain gouvernement», a-t-il rappelé.
«Le pouvoir s'attelle à appliquer d'autres tactiques pour que dans son prochain gouvernement figurent quelques islamistes», dit-il, allusion faite à Amar Ghoul, dont le divorce d'avec le MSP a commencé lors de l'installation de l'APN en refusant de suivre les décisions de l'AAV. D'où la nécessité pour la mouvance islamiste de s'unir en perspective des élections locales.
Dans ce sillage, il appellera le Front du changement (FC) de Menasra et le Front pour la justice et le développement (FJD) de Djaballah à rejoindre l'AAV pour constituer une force d'opposition. Ceci même si les premières tentatives d'alliance lors des législatives ont échoué, comme le reconnaît Akkouchi, et la décision de participation aux élections pas encore entérinée par les 3 partis constituant l'AAV.
Pour El Islah, la décision sera prise lors du conseil consultatif prévu en même tant que l'université d'été du mouvement pour après le mois de Ramadhan. «Si participation il y a, nous reconduirons les listes uniques avec nos alliés», a affirmé Akkouchi, pour qui les seules garanties que l'Etat peut donner pour la transparence du scrutin sont de renforcer le rôle des magistrats tout en tenant compte des recommandations de la Commission nationale de surveillance des élections (CNISEL).
Le conférencier a, dans un autre registre, dressé un tableau noir de la situation aussi bien politique que sociale que vit actuellement le pays, citant les différentes protestations sociales, les violences urbaines, l'incapacité du gouvernement à gérer les affaires courantes (distributions de logement, emploi, marché informel'), le retard dans la nomination d'un nouveau gouvernement ou encore «l'échec de la diplomatie algérienne». Un constat qui fera dire au conférencier que la rentrée risque d'être explosive.


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