Le village de Lakrar (Arch At Flik), dans la commune d'Akerrou (daïra d'Azeffoun), à 55 km au nord-est de Tizi Ouzou, a fêté, samedi dernier, Yennayer 2969, avec un cachet particulier.En effet, en dépit d'un temps pluvieux et d'un froid rigoureux, la modeste annexe de l'école primaire de ce petit village, appelée «Lemnada», a abrité cette manifestation culturelle qui a drainé les villageois (femmes, hommes et enfants), dans une ambiance d'hospitalité et de convivialité remarquables. La fête a été organisée par l'association locale Asirem n tudkli (espoir et union), en collaboration avec l'Association pour la protection de l'environnement (APE) d'Azazga.
L'association Tarwa n tefsuyt (les enfants du printemps) du village Adjaba (commune de Maâtkas) a également pris part aux festivités. Avec les passages successifs sur scène de la chorale et de la troupe théâtrale de cette dernière association, dénommée «Tilufa» (les problèmes), Yennayer à Lakrar, dont la date de célébration a été reculée à dessein pour réunir le minimum de conditions, aura brillé par l'émerveillement suscité auprès des invités et des vieilles grands-mères, mères et de nombreuses jeunes filles.
Une conférence sur Yennayer a été animée ensuite par l'invité de marque des organisateurs, à savoir l'universitaire Rabah Yermèche, venu d'Aghribs. Rendant hommage aux jeunes organisateurs de la fête, le conférencier dira : «N'étaient ces successives générations de jeunes qui ont su greffer nos valeurs, souvent orales, depuis nos aïeux, qui ont su protéger, véhiculer et maintenir ces traditions vitales pour la survie de notre agriculture, de nos modes de vie, nous ne serions peut-être pas tous ici aujourd'hui à célébrer le jour de l'an amazigh.
N'était la militance permanente de tous les temps dans cette région pour ces coutumes ancestrales, puis d'Avril 1980?, Yennayer aurait peut être été renié ou dévoyé de ses véritables racines», ajoute-t-il, expliquant que «le premier jour de l'an amazigh est, logiquement, le 14 janvier, et non le 12».
L'autre point ayant donné encore plus de charme à cette deuxième édition de la fête de Yennayer, est le concours des meilleurs plats traditionnels auquel de nombreuses jeunes filles et de femmes âgées ont participé.
Des dizaines de succulents plats ont été exposés, puis offerts à la dégustation à la fin du concours, dont le jury n'a pas pu départager facilement les lauréates, tant les saveurs et les goûts des plats méritaient tous des prix.
Par ailleurs, l'artiste miniaturiste, Mohand Selloum, de Hendou (Azazga) a également donné beaucoup de charme à cette manifestation en ornant la salle par l'exposition de ses ?uvres, décrivant la vie sociale dans les villages kabyles, leurs façons de protéger l'environnement, les sources d'eau, le drainage et autres facettes traditionnelles du vivre- ensemble.
Le jeune poète, Slimane Djermane, d'Ath Flik, a enfin clôturé la fête en déclamant une série d'émouvants poèmes narrant l'histoire de la Révolution (1954-1962), du poète Slimane Azem, et d'autres sur la société, l'amour, les valeurs de respect d'autrui et des parents.
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Posté Le : 24/01/2019
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Salah Y
Source : www.elwatan.com