Algérie

Akbou : Le destin tragique des handicapés



Sublime abnégation que celle des animateurs de l'association Espoir des handicapés d'Akbou, qui ?uvre avec des moyens dérisoires pour améliorer le destin de cette frange de la population dite «aux besoins spécifiques». «Nous sommes à l'écoute et au service des handicapés durant toute l'année.Notre dernière action solidaire remonte à la Journée mondiale des handicapés célébrée en décembre et au cours de laquelle nous avons distribué six fauteuils roulants, huit cannes, plusieurs effets vestimentaires et des lots de couches pour adultes», rappelle Kamel Issediken, président de l'association qui active depuis une vingtaine d'années.
Au-delà de cet élan du c?ur, rendu possible grâce à la générosité des bienfaiteurs, l'association mène un combat sans recul ni désespérance pour vaincre la marginalisation de ces personnes en butte à la stigmatisation et dont le handicap est souvent entouré de stéréotypes et de préjugés tenaces. «Les handicapés souffrent énormément du regard méprisant et du rejet de la société. L'accessibilité dans les espaces publics et les administrations publiques, y compris les établissements éducatifs, est inexistante», s'insurge M. Issediken.
Les démarches administratives pour obtenir une carte, une pension de handicapé ou un quelconque appareillage orthopédique relèvent de la croix et la bannière. «Nous demandons plus de célérité dans le traitement des dossiers des handicapés, le renouvellement des prothèses chaque année et trois mois pour les chaussures orthopédiques au lieu d'une année. L'Etat devrait aussi généraliser la revalorisation à 10 000 DA de l'indemnité mensuelle au profit de tous les handicapés à 100%, ce qui est loin d'être le cas actuellement», revendique le président de Espoir.
Notre interlocuteur saisit cette opportunité pour inviter les entreprises à faciliter l'insertion professionnelle des handicapés, en respectant le ratio de 3% de leur effectif réservé à cette frange, comme édicté par les textes réglementaires.
Comme l'action caritative est largement tributaire de la subvention publique, le président de l'association suggère aux responsables de la collectivité locale d'accorder «plus de moyens aux associations qui activent réellement sur le terrain».
Dans l'immédiat, l'association Espoir caresse le secret espoir de se voir dotée d'une ambulance. Ses animateurs en appellent au wali et aux investisseurs de la région dont ils sollicitent «un geste».
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