Mohamed Haroun, l'un des symboles légendaires du combat identitaire en Algérie, a eu droit, ce week-end, à un vibrant hommage dans sa région natale, Akbou. En effet, à l'initiative de l'association culturelle Tafat Imazighen, la ville d'Akbou a vécu au rythme de plusieurs activités commémoratives s'étalant sur deux journées, à l'occasion du 25e anniversaire de la disparition de cette figure emblématique de la cause identitaire, considérée par les siens comme étant un précurseur du combat pour la reconnaissance de la langue et culture amazighes, en Algérie.Au programme de ces journées commémoratives, des activités sportives (courses à pied et cycliste), des pièces théâtrales, des séances de projection vidéo, une conférence-témoignage sur la vie et l'?uvre de Mohamed Haroun, animée hier, à la salle des délibérations de l'APC d'Akbou, par le militant et enseignant universitaire Saïd Chemakh. Ce dernier est longuement revenu sur le parcours militant de l'enfant prodige de Tifrit, rappelant son courage, son engagement et son dévouement pour la cause amazighe, durant les années de plomb.
Hier, dans la matinée, deux cérémonies de recueillement et de dépôt de gerbes de fleurs ont été organisées, en présence d'une foule nombreuse, composée essentiellement d'anciens militants du Mouvement culturel berbère (MCB), dont d'anciens camarades du défunt. Pour rappel, feu Mohamed Haroun est né le 13 avril 1949 au village de Tifrit, sur les hauteurs de la ville d'Akbou. Il est issu d'une famille modeste, très engagée dans la lutte pour l'indépendance de l'Algérie. Son père Tahar, ancien sergent de l'Armée de libération nationale (ALN), tomba au champ d'honneur, en 1958, quant à sa mère, elle a trouvé la mort dans un accident de la circulation alors qu'elle allait rendre visite à son fils emprisonné au centre pénitentiaire de Tazoult (ex-Lambèse), à Batna.
Le défunt militant de la cause amazighe avait purgé 11 longues années dans ce sinistre pénitencier, après sa condamnation, le 2 mars 1976, à la réclusion criminelle dans la fameuse affaire dite des "poseurs de bombes". Après sa libération, le 5 mars 1987, il renoue avec son combat pour la reconnaissance de la langue et la culture amazighes, en s'investissant dans le mouvement associatif et la recherche dans le domaine linguistique.
Parallèlement, il militait au sein de l'Association des enfants de chouhada de la daïra d'Akbou, en sa qualité de fils de chahid, en vue d'arracher les droits de cette frange de la famille révolutionnaire, mais aussi ?uvrer pour rétablir certaines vérités historiques ayant trait au combat libérateur. La dégradation continuelle de son état de santé, déjà fragilisé par les conditions de son incarcération, a fini par avoir raison de lui. Il rendra l'âme en cette date fatidique du 22 mai 1996, à l'âge de 47 ans.
KAMAL OUHNIA
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Posté Le : 23/05/2021
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Kamal OUHNIA
Source : www.liberte-algerie.com