Lors d’une conférence de presse animée au siège social de la société, à Akbou, Lounis Hamitouche, fondateur et gérant de la laiterie Soummam, a déclaré que son entreprise, leader national en produits laitiers frais, ambitionne de ne plus recourir à l’importation de la poudre de lait d’ici l’année 2016.
En se lançant, en 2009, dans le créneau de la collecte de lait frais, la laiterie s’est fixé comme double objectif de réduire la facture des importations du pays en devises fortes, d’assurer la sécurité alimentaire dans ce produit stratégique, puis de se rendre progressivement indépendante d’un marché mondial fluctuant.
«Sans parler de ses qualités nutritives, le lait frais de vache est actuellement moins cher que la poudre de lait cédée à 600 dollars le kilo», a affirmé M. Hamitouche.
Actuellement, la laiterie arrive à collecter un volume journalier de 500.000 à 800.000 litres de lait frais, auprès des 4.400 éleveurs répartis sur le territoire national, avec lesquels la laiterie est conventionnée. Elle dispose également de 32 centres de collecte répartis à travers le territoire national.
«Nous utilisons de plus en plus de lait frais dans nos préparations, même si cela n’est pas indiqué sur nos emballages, car nous disposons d’un stock important qui a été imprimé il y a longtemps», a déclaré Lounis Hamitouche.
«Notre objectif principal est d’être complètement autonome en matière de production de lait à l’horizon 2016», ajoutera-t-il.
Le taux d’intégration de lait de vache frais est à hauteur de 40%, mais il ne cesse d’augmenter au fur et à mesure que le volume de lait collecté croît en importance. Ce volume annuel global, qui était de 20 millions de litres en 2010, est passé à 120 millions de litres collectés en 2012.
Pour ce faire, la Laiterie Soummam a consenti des investissements très lourds pour mettre en place sa propre filière de collecte de lait. Cela va de l’éleveur à qui Soummam fournit génisses, équipements de traite et de stockage de lait, jusqu’à la mise en place d’une usine de haute technologie garantissant la traçabilité du produit et une qualité irréprochable.
A travers sa nouvelle filière de collecte de lait, Soummam a lancé un programme d’accompagnement des éleveurs en matière de formation, d’hygiène, d’alimentation, de collecte de lait, d’équipements spécialisés et de stockage de la matière première.
L’entreprise dispose ainsi de plusieurs centres régionaux de collecte de lait, ainsi que d’une flotte de 26 camions frigorifiques assurant le transfert du produit vers l’usine.
Le seul problème pour Lounis Hamitouche est que l’Office national du lait (ONIL) n’a pas payé, depuis janvier 2012, les subventions que la laiterie reverse aux éleveurs. Il s’agit des 12 DA par litre produit et de 5 DA par litre de lait collecté. Ce retard de paiement dépasse aujourd’hui les 3 milliards de dinars.
«Ce retard est de plus en plus difficile à supporter, mais fort heureusement nous avons des banques derrière nous qui nous font confiance», dira M. Hamitouche.
Soummam, qui fête cette année sa vingtième année d’existence, aligne des chiffres de croissance qui font de cette entreprise l’un des fleurons de l’industrie agroalimentaire nationale.
Soummam, c’est aujourd’hui 1.180 emplois directs pour 6 millions de pots/jour, dont 10% sont destinés à l’exportation, vers la Libye. C’est également 5.590 vaches laitières cédées aux éleveurs aux quatre coins du pays, ainsi que 950 camions frigorifiques distribués à des jeunes.
Dans un très proche avenir, la laiterie Soummam va lancer une autre usine implantée sur une superficie de 17 ha.
Djamel Alilat
Posté Le : 26/04/2013
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Photographié par : Photo: © D. R. ; texte: Djamel Alilat
Source : El Watan.com du mercredi 24 avril 2013