Plusieurs solutions ont été préconisées au fil des années, pour se débarrasser des déchets jetés un peu partout à Akbou. Mais rien de sérieux n’a encore été fait pour maintenir cette ville propre.
Une campagne de nettoiement a été menée avant-hier dans plusieurs quartiers et villages d’Akbou. L’action, qui s’est déroulée durant deux jours, devrait soulager un tant soit peu les Akbouciens, ulcérés par les nombreux dépotoirs et décharges sauvages existants un peu partout sur le territoire de la commune.
Si la campagne de nettoiement a été saluée sur la page Facebook officielle de l’APC d’Akbou par certains internautes, ce n’est pas le cas de tout le monde.
Bien qu’ils aient critiqué le manque de civisme des citoyens, “qui ne pensent pas aux pauvres éboueurs”, ils ont déploré le manque de volonté des autorités locales à trouver une solution durable à cette problématique de la collecte et de la gestion des déchets ménagers. Celle-ci se pose toujours avec acuité, déclare-t-on avec insistance.
Joint par téléphone, le patron d’une unité de production sise à Taharacht a estimé que ces opérations ponctuelles “ne peuvent régler le problème des décharges sauvages et des dépotoirs, devenu récurrent”. Il explique qu’au niveau de la zone d’activités de Taharacht, les chefs d’entreprise ne savent plus où jeter leurs ordures.
“Au niveau de la décharge de Biziou, ils n’acceptent que les ordures ménagères. Mais dans nos usines, nos débris et salissures (cartons, plastiques, etc.) ne sont pas des déchets ménagers.” On a beau leur expliquer, poursuit notre interlocuteur, “nos camions sont renvoyés”.
Il est vrai qu’après la fermeture, en 2014, de la décharge intercommunale par les habitants de Biziou, les quartiers et villages des communes de la daïra d’Akbou sont devenus des dépotoirs à ciel ouvert. La collecte des ordures ménagères ne se faisait plus par les camions de l’APC ; chacun se débrouillait comme il le pouvait avec ses déchets.
Le maire de Béjaïa avait autorisé, toujours en 2014, les camions des communes d’Akbou, Chellata, Tamokra et Ighrem à déverser leurs ordures dans la décharge de Boulimat. Mais la piste avait été vite abandonnée car n’étant pas pratique, d’autant que le problème se posait aussi avec acuité au chef-lieu de wilaya.
Plusieurs solutions avaient été préconisées au fil des années, jusqu’à la réouverture de la décharge intercommunale de Biziou, en tenant compte des arguments avancés par la population à l’origine de la fermeture. Il s’agit en l’occurrence des problèmes de pollution, des odeurs nauséabondes et des fumées qui se dégagent de la décharge.
Les animateurs associatifs craignaient, quant à eux, que l’absence d’une décharge publique contrôlée ne dégrade davantage la situation de l’environnement en raison des tonnes d’ordures ménagères qui sont jetées quotidiennement dans la rue et dégagent des odeurs nauséabondes.
La commune d’Akbou a inscrit un projet de réalisation d’une déchetterie, mais on ignore où il en est aujourd’hui. Nous avons essayé de joindre l’édile local, Mouloud Salhi en l’occurrence, pour l’interroger sur le sort de cette ébauche, sans succès.
En dépit de son potentiel économique, Akbou, la deuxième commune la plus riche de la wilaya, trouvera-t-elle une solution à cette problématique avec la désignation d’un administrateur en l’absence de liste de candidatures pour les élections du 27 novembre prochain?
Les pouvoirs publics avaient décidé d’un programme spécial de mise en place d’une vingtaine de centres d’enfouissement technique (CET) à travers la wilaya de Béjaïa. Ils seraient pour la plupart bloqués en raison, dit-on, de l’opposition des citoyens à leur implantation.
Photo: À la fermeture de la décharge intercommunale, les villages de la daïra d’Akbou sont devenus des dépotoirs à ciel ouvert. © D. R.
M. OUYOUGOUTE
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 24/11/2021
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Ecrit par : M. OUYOUGOUTE
Source : liberte-algerie.com du lundi 22 novembre 2021