De notre envoyé spécial à Akbou (Béjaïa)
Ziad Abdelhadi
Une étude a montré que les entreprises qui ont les meilleures performances sont celles dont les dirigeants sont plutôt discrets et modestes. C’est vraisemblablement le cas de la Sarl Laiterie Soummam.
Son propriétaire Lounis Hamitouche a d’ailleurs expliqué au groupe de journalistes qu’il a convié à visiter son établissement, lundi dernier, à l’occasion du 20e anniversaire de la création de sa laiterie, que la clé de la réussite repose avant tout sur la volonté inébranlable de son équipe dirigeante à chercher à produire des yaourts de qualité. Une exigence transcrite sur des panneaux implantés en tout lieu de cette usine de produits laitiers frais et que nul visiteur ne peut éviter de remarquer. C’est à croire que dans cette laiterie le mot d’ordre est clair: une qualité maximale de la production.
Une consigne de travail que nous avons pu vérifier à chacune des étapes du process de production. C’est-à-dire depuis la réception du lait cru venant des centres de collecte, ensuite vers la pasteurisation et la stérilisation, la fabrication, les chaînes de conditionnement, les stockages sous froid et enfin l’embarquement de la production dans des camions frigos.
En résumé l’usine effectue des analyses physicochimique et microbiologique sur les 500.000 litres de lait cru qu’elle réceptionne par jour et collectés auprès des éleveurs partenaires de la Sarl. Un volume qui va se transformer en 8 millions de pots de yaourt par jour.
«Un niveau de production qui résulte de décisions stratégiques et de leur mise en œuvre opérationnelle dans l’immédiat», a indiqué Lounis Hamitouche, lors d’un point de presse organisé à l’issue de la visite des installations de l’usine et qu’il a animé en compagnie de ses plus proches collaborateurs.
A propos de stratégie, le responsable de la collecte auprès de la Sarl, Mr Seddik Salah, a informé que sa laiterie a importé ces quatre dernières années près de 30.000 vaches laitières qu’elle a dispatché entre les éleveurs désireux de devenir partenaires de la laiterie Soummam.
«En contrepartie les éleveurs partenaires vont nous livrer toute leur production que nous payons intégralement chaque mois mais où il est déduit un montant, décidé conjointement, au titre du remboursement du prix de la vache», a tenu à préciser Seddik Salah.
Ce dernier a témoigné que de par cette mesure le nombre d’éleveurs partenaires est passé de 10.000, en 2011, à 14.400 en 2013.
«Ce qui démontre tout l’engouement des éleveurs de vaches laitières pour la formule d’accompagnement mise en place par notre Sarl», a commenté le responsable de la collecte de lait cru.
Toujours dans le cadre de cette stratégie de mettre à la disposition des éleveurs qui le désireraient des jeunes vaches laitières importées, ce même responsable a indiqué qu’un programme d’importation de 12.000 génisses a été décidé par la Sarl. Un programme d’importation rendu nécessaire selon Lounis Hamitouche.
Et pour cause, «avec les nouvelles installations de productions que nous allons prochainement réceptionner il nous faudra donc plus de lait cru à collecter».
Non sans souligner au passage que pour l’heure sa laiterie fonctionne en partie grâce à l’apport de poudre de lait importée.
«Une insuffisance en matière d’approvisionnement en lait cru que nous devons compenser par du lait en poudre», a expliqué Hamitouche.
Et à notre question de savoir quel est le taux d’intégration de la poudre de lait dans la production de la laiterie, Lounis nous a répondu qu’il tournait autour des 40%.
«Un taux qui doit vite être revu à la baisse quand on sait que les cours à l’international de cette matière première grimpe. Et pour preuve, à la dernière cotation sur les places financières la poudre de lait était proposée au prix de 6.000 dollars la tonne. Un montant appelé à grimper après que la Nouvelle Zélande, grand fournisseur mondial a annoncé que son niveau de production de lait cru va baisser pour cause de sécheresse prolongée», a rappelé le patron de la laiterie.
Et d’ajouter «nous allons donc débourser plus d’argent pour pouvoir importer».
Ce qui a par ailleurs poussé Lounis de lancer à l’assistance «nous pouvons surmonter cette épreuve à condition que l’Onil nous rembourse ce qu’elle nous doit, c’est-à-dire la somme de 300 milliards de centimes. Une somme que nous avons donné aux producteurs et aux collecteurs au titre de prime d’encouragement comme il est noté dans la convention que nous avons passé avec cet office».
Et de rappeler, «dans cette convention il est stipulé que le remboursement doit se faire dans un délai ne dépassant pas les trois mois».
Toujours à propos de ce non recouvrement, Hamitouche a lancé: «Il faut que l’Onil comprenne que l’argent qu’elle nous doit est nécessaire aussi bien pour le bon fonctionnement de la laiterie que pour les éleveurs et les collecteurs. On imagine mal quelle sera la réaction de ces derniers devant le retard de perception de prime à la production (12 DA/litre) ou de la collecte (5 DA/litre).»
En guise de clôture de son intervention Hamitouche n’a pas caché son optimisme quand à voir dans un proche avenir sa laiterie fonctionner avec un taux d’intégration de lait cru à 100%.
«Un objectif que je me suis fixé personnellement».
Il y a fort à parier qu’il y arrivera car Lounis Hamitouche est de cette trempe d’hommes qui ne cesse de persévérer dans leurs activités respectives.
Z. A.
A propos de la laiterie Soummam
Entreprise fondée en 1993 par M. Lounis Hamitouche, à Akbou dans la Wilaya de Béjaïa. Une Sarl au capital social de 2.837.943 dinars, qui produit, commercialise et distribue des produits laitiers frais: yaourts, crèmes dessert, boissons lactées, laits fermentés (L’ben, Raîb).
Au tout début elle produisait 60.000 pots de yaourts/jour avec un effectif de 20 personnes. Aujourd’hui Soummam a évolué et emploie 1.180 salariés avec une production quotidienne qui atteint les 8 millions de pots de yaourts/jour.
Pour la distribution de sa production elle dispose de 5 dépôts régionaux: Alger, Oran, Constantine, Sétif et Annaba.
Son parc mobile se compose de 1.000 camions distribuant ses produits à travers le territoire national.
Un réseau national exclusif de près de 110 distributeurs agréés et de 450 grossistes ainsi que des distributeurs indépendants.
Z. A.
Posté Le : 24/04/2013
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Photographié par : Photo: M. Haène ; texte: Ziad Abdelhadi du mardi 23 avril 2013
Source : latribune-online.com