Algérie

Akbil Préservation des traditions et sens de l’organisation Aït Ouabane, l’exemple



Akbil Préservation des traditions et sens de l’organisation Aït Ouabane, l’exemple
De nos jours, il n’est pas facile ou donné à n’importe quel village de Kabylie de maintenir ses traditions et coutumes ancestrales.

Aït Ouabane, l’exemple
Si beaucoup de nos villages ont délaissé le trésor hérité de nos aïeux, il n’en est pas de même pour les Aït Ouabane. Le village des Aït Ouabane est situé au fin fond de la Kabylie. Ce village n’est d’ailleurs visible que de la route menant vers Tikjda, de la montagne séparant les wilayas de Tizi-Ouzou et de Bouira, ou encore…du ciel. C’est l’un des 14 villages de la commune d’Akbil, relevant de la daïra de Aïn El Hammam. Ce village compte quelque 3 927 âmes, il est beaucoup plus connu pour le rôle qu’il a joué durant la guerre de libération 1954/1962. C’est d’ailleurs un village qui a donné 98 de ses meilleurs enfants pour que l’Algérie recouvre son indépendance. Et durant cette guerre pour l’indépendance, Aït Ouabane fut un des PC d’Amirouche. De l’avis de tout citoyen d’akbil ou de la région, ou encore de tout passager connaissant le village, Aït Ouabane est le village le mieux organisé de la région. Pourtant, il s’agit d’un village «montagnard» où la neige avait dépassé les 2 mètres en 2012. C’est aussi un village qui s’est toujours pris en charge. Les Aït Ouabane accueillent toutes les manifestations proposées. C’est aussi un bourg dont les citoyens ont résisté contre l’hydre islamiste, et continuent à le faire. Si les Aït Ouabane continuent à marcher sur les traces de leurs ancêtres, c’est grâce à leur organisation. Ainsi, à chaque dernier vendredi du mois de mai, une grande fête est organisée par les villageois, une fête où l’on constate la fraternité, la liberté et l’égalité entre les citoyens et citoyennes du village. Tiririth n tregwa est un rite qu’organisent les villageois depuis des lustres. Tiririth n tregwa est une tradition consistant à partager équitablement l’eau servant à irriguer les vergers de chaque famille. Si, au début, cette «fête» était organisée juste pour les habitants dudit village, ces dernières années et depuis près de 10 ans, cette tradition attire aussi d’autres citoyens de toutes les régions de Kabylie, surtout depuis la diffusion sur Berbère télévision, en 2004, d’un reportage retraçant cette tradition. Cette année, et plus exactement le week-end dernier, cette fête a eu lieu. Pas moins de 5 bœufs et 16 moutons ont été égorgés à cette occasion pour accompagner le majestueux couscous traditionnel qui sera offert à tous les présents. Pendant que les volontaires s’activaient à dépecer les animaux égorgés, et partager la viande en parts égales (tixxamin), un des membres du comité, à l’aide d’un micro, donnait «la dda3wa lxir» à tout donateur venant déposer un ou une liasse de billets en guise de wâada. Vers la fin de cette journée, une somme de 127 millions de centimes a été ramassée. Tout visiteur venu assister à Tiririt n tregwa promet de revenir l’année d’après à ce village typiquement kabyle des plus accueillants. «Je me demande comment ce village n’a pas eu le 1er prix de la wilaya pour sa propreté et son organisation», dira un visiteur venu à Ait Ouabane pour la première fois. Et de terminer : «Ici, j’ai retrouvé enfin les Kabyles, les vrais, mais surtout taqbaylit».


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