AÏT YAHIA MOUSSA (TIZI OUZOU) - Les habitants réhabilitent l’unité de soins à Tafoughalt

Comptant sur eux-mêmes et le peu de moyens dont ils disposent, les villageois n’en sont pas à leur première action de mobilisation pour améliorer leur cadre de vie et entretenir les infrastructures dont ils disposent.

Face à la dégradation continuelle de l’unité de soins du village Tafoughalt (commune d’Aït Yahia Moussa, sud de Tizi Ouzou), les habitants, sous la houlette du comité de quartier Idemichène et l’association El-Ihassan, de se mobiliser pour sa réhabilitation. Mise en service au milieu des années 1970, l’unité de soins de Tafoughalt n’a pratiquement subi aucune opération de réfection digne de ce nom et les initiateurs du projet ne veulent désormais plus compter sur les autorités pour améliorer le cadre de soins des 5.000 habitants que compte le village.

“Si ce n’est la plaque qui porte le nom du chahid Ahmed Mamache, on aurait cru que c’est une habitation abandonnée. Ses murs sont décrépis et ont perdu leurs couleurs”, a déploré un villageois rencontré sur la place du village communément appelée Place d'Italie.

Devant l’état lamentable de cette structure sanitaire, le comité du quartier d’Idemichène et l’association humanitaire El-Ihssan de ce village ont décidé de la réhabiliter de fond en comble.

“Lors de notre dernière réunion, nous avons acté notre initiative et avons décidé de la mettre en œuvre en vue de réhabiliter entièrement cette unité. Bien sûr, c’est grâce à nos adhérents et aussi aux bienfaiteurs et les donateurs de notre village et d’ailleurs. Même si les autres comités de village n’ont pas adhéré à notre idée, nous sommes déjà prêts à lancer tous les travaux nécessaires à l’intérieur et à l’extérieur de cette structure”, a confié Farid Zabat en sa qualité de président du comité du quartier d’Idemichène.

Un autre membre de ce comité fait savoir que tous les devis ont été établis pour lancer les travaux le plus vite possible.

“Nous avons déjà établi l’état de tous les travaux à effectuer. Il s’agit entre autres de la peinture, du carrelage, de la faïence et de l’étanchéité”, a-t-il détaillé.

Dernièrement, a-t-on appris sur place, la directrice de l’Établissement de santé publique de proximité (EPSP) de Boghni et le chef de daïra de Draâ El-Mizan ont effectué une visite au village, où ils ont inspecté cette structure. On croit savoir que des mesures ont été prises pour améliorer les prestations dans cette salle de soins.

Cette dernière, a-t-on appris, n’a jamais cessé de fonctionner depuis sa mise en service, mais le médecin ne passe qu’une fois par semaine comme dans toutes les structures sanitaires de la commune.

“Après la visite de la directrice de l’EPSP de Boghni, du matériel a été accordé à notre salle de soins. Nous n’attendons que la réhabilitation de la structure pour le récupérer. En tout cas, toutes les carences ont été signalées à la première responsable du secteur de la santé de proximité. Cette directrice nous rassure qu’elle ne ménagera aucun effort pour la modernisation de cette structure sanitaire ô combien importante pour notre village qui compte le plus grand nombre d’habitants dans la commune d’Aït Yahia Moussa”, a conclu notre deuxième interlocuteur.

À signaler que ce comité est aussi à l’origine de la clôture du cimetière Sidi Boubekeur du village Tafoughalt qui, disons-le, subit ces dernières années des dégradations, car une grande partie de sa clôture en grillage est tombée à terre.

Les citoyens de ce grand village comptent beaucoup sur le nouvel exécutif communal qui devra répondre à leurs doléances, notamment, au sujet de la route reliant Tafoughalt au lieu-dit Tamda-Ali, sur la RN 25 vers Draâ El-Mizan d’un côté et vers Tizi Ouzou d’un autre, qui est entièrement délabrée dont une partie du bitume a disparu après le passage des réseaux d’eau potable et de gaz naturel.



Photo: Mise en service au milieu des années 1970, l’unité de soins de Tafoughalt n’a pratiquement subi aucune opération de réfection. © D.R

O. Ghilès