Algérie

Aït Smaïl (Béjaïa) : Clôture du 17e Festival de la poésie amazighe



Coïncidant avec les événements actuels qui secouent le pays, la 17e édition du Festival de la poésie amazighe, organisée par l'association culturelle Adrar N'Fad, à la maison de jeunes Mouloud Mammeri d'Aït Smaïl, a failli être annulée.Après mûre réflexion, les membres de l'association ont décidé son maintien pour ne pas briser la dynamique instaurée par ce festival, jugeant, au contraire, que la présente édition serait un espace d'échanges et de motivation pour des dizaines de poètes et nouvellistes incarnant un des maillons du mouvement populaire actuel.
D'ailleurs, la participation à la marche initiée à Béjaïa le 29 mars a été incorporée au programme. Cette édition s'est voulue aussi un hommage à Kaïssa Khalifi, une poétesse-nouvelliste, native de la commune, qui a tiré sa révérence le 25 juin passé à l'âge de 27 ans.
Durant les trois jours qu'a duré cette édition, il fut question d'un concours de poésie durant lequel 79 participants, venus principalement de Béjaïa, Tizi Ouzou, Bouira et Bordj Bou Arréridj se sont relayés sur la scène de la maison de jeunes de la commune pour déclamer leurs meilleurs produits poétiques devant un jury et un nombreux public. Un concours de la nouvelle s'était tenu aussi, qui a vu la participation de neuf auteurs.
Plusieurs tables rondes ont été animées à l'occasion autour des ?uvres de la jeune Kaïssa Khalifi, une conférence sous le thème «Err Taqbaylit deg umadal umdin» a été assurée par Muhend Ou Belkacem, alors que Hend Sadi a animé une autre conférence sous le thème «Mouloud Mammeri : une pensée vivifiante».
Au troisième jour de l'édition, et après délibération des deux jurys, une cérémonie a été organisée pour la remise des prix récompensant les meilleurs produits. Hadouche Djillali, Bouchiba Fatiha et Kader Rabehi, tous trois de la wilaya de Tizi Ouzou, s'étaient vu octroyer respectivement les trois prix du concours de poésie. Louni Salah, de Tizi Ouzou aussi, s'est adjugé l'unique prix du concours de la nouvelle.
«Malgré le nombre réduit de participants, eu égard principalement à la situation actuelle que traverse notre pays, cette édition est jugée satisfaisante. Je remercie à l'occasion tous les participants, le public, les membres des jurys, ainsi que tous ceux qui ont aidé et financé son organisation, à l'instar des sponsors, des commerçants, de la direction de l'éducation, de l'APC, ainsi que de l'APW de Béjaïa», a tenu à déclarer Aksil Kerrache, président de l'association Adrar N'Fad.
Depuis son lancement en 2003, le Festival de la poésie amazighe est devenu une escale essentielle dans la promotion de la poésie d'expression amazighe. Il n'a cessé, dès lors, de prendre de l'ampleur au fil des éditions, pour s'imposer sur la scène culturelle du pays et même à rayonner au-delà de nos frontières.
Le choix du mois de mars pour sa tenue annelle n'est pas fortuit, car ce mois renferme deux dates majeures ayant trait à la poésie et à la culture amazighe. Le premier événement étant la Journée mondiale de la poésie du 21 mars, le deuxième est l'interdiction de la conférence de Mouloud Mammeri sur la poésie kabyle ancienne à l'université de Tizi Ouzou un certain 10 mars 1980.
A l'origine, cette importante manifestation culturelle se voulait un hommage à Mouloud Mammeri, écrivain, anthropologue et linguiste algérien et grand penseur berbériste, celui qui a su insuffler une vie nouvelle à sa culture amazighe, en portant haut et fort son message de liberté et de fraternité.


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