Une action de volontariat a été initiée par les jeunes du village d’Aït Rehouna de la commune d’Azeffoun (Tizi Ouzou) qui se sont entièrement mobilisés pour donner une seconde vie à leur village natal.
Pour le coup d’envoi de cette action, le collectif de ce village ancestral et sous l’égide de son membre, M. Kamel Ifticen, architecte paysagiste, a organisé, samedi dernier la rencontre culturelle d’Aït Rahouna, “Thimlilith n’yedhles n’Ath Rehouna”. Une journée d’échange et de débat socioculturel, autour du thème “Patrimoine matériel et immatériel de la Kabylie” avec la présence de plusieurs figures du domaine, à l’image de l’écrivain Abdeslam Abdennour, du sociologue Rachid Sidi Boumediene, du chercheur Madjid Bali ainsi que du réalisateur cinématographique Mohamed Ifticene et du comédien Achour Ourais, ces derniers tous issus du village Aït Rehouna.
Le sociologue Rachid Sidi Boumediene, a ouvert le bal par une lecture et une analyse sur le “volontariat”, en posant la question “du devenir des anciens villages de Kabylie dans leur majorité abandonnés et transformés en ruine, une fois restaurés”.
De son côté Abdelmadjid Bali, ancien producteur et animateur à la Radio, Chaîne II, qui a séduit l’assistance avec le thème choisi à l’occasion “Le chant ancestral kabyle source et vecteur de rayonnement culturel”, balayant les différentes facettes de ce riche patrimoine immatériel à travers le temps.
“Notre but est de transmettre notre savoir et tout ce que nous avons appris par le passé à cette nouvelle génération qui est appelée à relever le défi et porter le flambeau à l’avenir”, dira M. Bali.
Le journaliste écrivain, également fervent défenseur de la culture amazighe, Abdenour Abdesslam, a fait vibrer l’assistance avec quelques poèmes pertinents puisés dans le patrimoine lors de son intervention.
“C’est avec un grand plaisir que j’ai répondu présent à cet échange culturel. Personnellement je ne me priverai jamais d’être présent lorsqu’il s’agit d’actions de ce genre. Je souhaite que le travail de cette jeunesse qui lutte pour la survie de son village soit payante à l’avenir et qu’elle sera un modèle pour les autres”, a-t-il exprimé.
Les personnalités du village n’ont pas manqué le rendez-vous, lorsque le cinéaste Mohamed Ifticen a passé en revue le périple du tournage de son long métrage Les rameaux de feu, mis en scène dans les décors des maisons et des ruelles d’Aït Rehouna. L’émotion à fleur de peau était sentie également dans l’intervention de l’homme de théâtre et comédien, Achour Ourais, qui en a profité pour présenter son dernier roman La boîte et le fusil, prochainement mis en scène par lui-même.
Le collectif du village, de son côté, a fait part de l’évolution des travaux entrepris pour la restauration du village, notamment le nettoyage et le désherbage des accès et des sentiers longtemps envahis par la broussaille et les cactus.
“C’est par amour de notre ancien village et pour la préservation de notre patrimoine que nous avons pris les choses en main, nous sommes les hommes du terrain, nous avons mis nos efforts et notre volonté à la disposition de notre cher village”, a résumé Oulman Hassen, le porte-parole des volontaires.
Enfin, un court métrage illustrant le village de scènes aériennes, réalisé par Kamal Ifticen, l’instigateur du projet de restauration du village, a été projeté, en avant-goût de la visite des lieux organisée en fin de journée en l’honneur de l’assistance.
Photo: Vue générale du village. Ifticen/Liberté ©.
Ahmed Ifticen
Posté Le : 28/03/2019
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Ecrit par : Ahmed Ifticen
Source : liberte-algerie.com du mercredi 27 mars 2019