Ait Mahdi: « Je viens de terminer l’enregistrement de mon nouvel album »

Ait Mahdi est un chanteur kabyle qui s’est engagé dans le monde de la chanson dans les années 1990. Comme tous les artistes de cette génération, il a fait face à la vague de la violence du terrorisme en Algérie. Une triste page où tout est presque mis entre parenthèse, y compris l’art et la chanson. Après une traversée de désert, ou une hibernation de près de 20 ans Ait Mahdi renoue avec la chanson par amour pour l’art et sa culture. Il vient de terminer les enregistrement d’un nouvel album qui sortira bientôt sur le marché. Établit à Lyon (France), nous l’avons contacté et a bien voulu répondre aux questions de Relais Médias.

Entretien réalisé par Mourad Hammami
Relais Médias : Qui est AIT MAHDI ?
AIT MAHDI: je suis natif du village ait Daoud, dans la commune de yatafene, daïra de béni yenni, je vis en France, j’ai a mon actif 3 albums (a l’époque cassette) ; édités en Algérie, en 1986, 1988 et 1992.
Relais Médias : Où peut-on situer votre style musical et votre poésie ?
AIT MAHDI :Alors sur le plan musical, et pour être honnête, je ne m’identifie pas à un style musicale particulier, je ne suis pas fan de style, autrement dis je n’écoute pas tel ou telle chanteur ou chanteuse pour son style, je l’écoute tout simplement parce que il ya quelque choses qui m’interpelle dans ce qu’il fait, et puis nous les kabyles on chante dans un style non identifié, faute d’une appellation avérée , on dis chanson kabyle ,et pour me positionner, je dirai tout simplement que je suis dans la musique traditionnelle kabyle.
Pour la poésie : je crois que je ne peux pas faire l’exception, je suis comme presque la majorité des artistes kabyle, et même non kabyles d’ailleurs, je suis dans la poésie lyriques et élégiaque, j‘essaye d’exprimer mes émotions, et tous les sentiments liés a notre existence sans tricher, chanter l’amour, la nature, la déception, le chagrin etc.…. !
Relais Médias : Racontez nous votre histoire de relation avec le monde de l’art ?
AIT MAHDI : Ma relation avec le monde artistique est presque aussi vieille que moi (rire), c’est vrais qu’on n’a pas eu la chance dans notre milieu ou j’ai grandi, d’avoir des écoles de musique, conservatoires, associations etc.….. ! Ce qui aurait pu mettre ma carrière sur les rails ; Mais paradoxalement, je dirai que j’ai eu une grande chance quand même de baigner dans un milieu où j’étais entouré de ténors de la trempe de Kamal Hamadi, Athmani, Ait Menguellet, Ait Meslayen… c’est une vraie école pas seulement sur le plan artistique, mais de la vie en générale ,Ils étaient pour moi les précurseurs qui ont déclenché en moi cet amour à tout ce qui à trait à la chanson en particulier et l’art d’une façon générale, d’ailleurs on mesure bien l’influence de ces artistes sur leurs contemporains, et sur la culture Kabyle en générale en observant les références qui leur sont faites.
Relais Médias : Parlez nous de votre nouvel album ?
AIT MAHDI : Après la traversée du désert due à plusieurs facteurs notamment la décennie noir qui a chambardé le paysage artistique, et altéré la trajectoire de beaucoup d’artistes ; je viens de terminer l’enregistrement de mon nouvel album ce mois de juin 2014; composé de 6 titres dont un titre d’ailleurs sur ce qu’a enduré notre pays ; je le laisserai à l’appréciation du public ; que j’espère ne sera pas déçu, bien évidemment en attendant de trouver un éditeur digne de ce nom, bien sur ça c’est un autre sujet.
Relais Médias : Un message pour le public ?
AIT MAHDI :Le public est pour moi le bras droit d’un artiste mais en parallèle pas seulement il est juge qui fait le tri, autrement dis ; de ce que nous faisons de bon et de moins bon, mais aussi un participant même indirectement à l’enrichissement de notre culture en générale de part son appréciation positive, le public ne chante pas, mais il est connaisseur, et il ne transige pas avec la médiocrité, j’en suis certain.
Pour finir thanmirth a Mourad, merci de m’avoir donné l’occasion de m’exprimer.
Longue vie à votre journal qui permet de créer des liens entre divers horizons, et surtout relier l’artiste à son public.