Aït Abdelmoumène : Hommage au comédien Rezki Rabah

Rezki Rabah a été très ému, comme sa famille d’ailleurs, présente au complet, lorsqu’il recevait, sur les épaules, des mains du président de l’APC de Tizi n’Tléta, un burnous d’honneur, d’une éclatante blancheur. Cette occasion a permis à l’association «Thalwith» d’y organiser d’autres activités culturelles. Rezki Rabah est né le 24 mars 1938 à la Casbah d’Alger. Il monte sur les planches dès l’âge de 10 ans. Il rejoint la troupe de Kelthoum auprès de grands artistes comédiens comme Rouiched, Nouria, Fadhila Dziria et Latifa. En 1950, Rezki Rabah a joué aux côtés de Rouiched et Mohamed Touri dans plusieurs pièces théâtrales. Avec la troupe Fernandez et la troupe communale dirigée alors par Bachtarzi, il a su s’imposer sur scène. Au déclenchement de la révolution, rejoignant les rangs de l’ALN, il fut arrêté plus tard et torturé. A l’indépendance, il renoue avec le TNA en participant à de nombreuses œuvres, telles que «Hassan Terro», «El Ghoula», «El Mechhah» et «Les Concierges».
En 1970, il était devenu incontournable dans l’émission de télévision pour enfants du producteur Zoheir Abdelatif, «Hadikati Essahira». En marge de la cérémonie, l’artiste, rongé par la maladie et la précarité, nous confiera : «Si je devais refaire ma vie, je suivrais le même itinéraire. J’ai travaillé pour mon pays et mon peuple et je ne le regrette pas. C’est vrai que je n’ai rien reçu en contrepartie, mais hamdou lilah». Comble des paradoxes, il avouera que même sa prothèse, il l’a payée de ses propres moyens, alors que les frais de son hospitalisation à Paris ont été réglés par… l’ex président Français, Jacques Chirac. «C’est vous dire que les hommes de culture ne sont pas reconnus à leur juste valeur dans notre pays».
Amputé d’une jambe et ayant subi une dizaine d’autres interventions chirurgicales, cet homme de grande culture vit aujourd’hui à Bouzaréah (Alger) dans un F-4 avec sa famille composée de 17 membres, touchant une pension de retraite de 14 000 DA/mois.