Algérie

Aïssa Bekkaï vide son sac



Dans un exposé, présenté devant la commission des transports et des télécommunications de l'APN, le ministre des Transports, Aïssa Bekkaï, a dressé un constat amer de son secteur. Dans son réquisitoire, le ministre a énuméré plusieurs dysfonctionnements. Evoquant une série de projets réalisés ou en cours de réalisation par le secteur, le ministre a regretté que «le secteur des transports ne s'acquitte pas pleinement du rôle qui est le sien, en dépit des investissements concrétisés, d'où la nécessité de prendre des mesures d'urgence pour le relancer et le développer». Dans la foulée, le représentant du gouvernement a dénoncé les entraves enregistrées dans le domaine de l'investissement. Et de relever que le secteur souffre, notamment des «conditions administratives incompatibles avec les attentes de la relance économique», ainsi que des «coûts élevés de transport», par rapport à certains pays «en matière de fret maritime».L'autre grief, retenu par le ministre, a trait à «la vétusté des moyens de transport» et «le manque des parts de marché pour la flotte nationale», notamment «le transport maritime» qui n'assure, actuellement, que «3% du volume du commerce extérieur». De ce fait, 97% du volume de marchandises importées ou exportées sont assurées par des transporteurs étrangers.
Les autres maux retenus par le ministre sont le «manque de professionnalisme chez la catégorie des transporteurs publics relevant du secteur privé, la congestion des ports et l'absence de liquidité dans les opérations import-export, induisant des coûts élevés en devise sur le budget de l'Etat». Dans son constat des lieux, Aïssa Bekkaï a également dénoncé l'absence d'un bon suivi des procédures des marchés publics, l'insuffisance des montants d'aides accordés pour l'indemnisation des prestations et services publics et le retard accusé dans leur paiement, ainsi que le manque d'opportunités de formation, notamment dans l'aviation. Un véritable diagnostic nécessitant un traitement de choc. A cet égard, le ministre préconise une refonte totale du secteur. Une refonte tributaire de la révision des lois régissant les activités de transport aérien, terrestre et maritime. Dans cet ordre d'idées, le ministre compte procéder à la réorganisation des capitaux des entreprises commerciales publiques sous sa tutelle.
La priorité sera accordée au Groupe algérien de transport maritime (Gatma) et ses filiales, notamment la Cnan Nord et la Cnan MED.
Outre, l'installation d'une autorité maritime et portuaire, le ministre a annoncé la révision du Code maritime. Condition sine qua non de se libérer de la dépendance et du diktat imposés par les armateurs étrangers. En effet, la révision du Code maritime permettra de libérer les initiatives et donner une chance au transport de marchandises d'atteindre le niveau de croissance escompté. Dans le domaine du transport terrestre, les professionnels et usagers devront attendre, encore en gare, la révision, prévue, de la loi sur la circulation routière.
En matière de transport aérien, la Compagnie nationale de transport aérien, «Air Algérie», devra renforcer sa part de marché à moyen terme, souligne le ministre. Sur sa lancée, le ministre a annoncé l'installation prochaine d'une Agence nationale de l'aviation civile (Anac), dont les missions ont été définies en août 2020 par décret exécutif. Cela en attendant l'élaboration de textes réglementaires relatifs à l'ouverture du secteur à l'investissement privé. D'autant, a-t-il révélé, que son département a reçu un nombre «important» de demandes d'investissement dans le domaine du transport aérien des voyageurs et des marchandises, ainsi que celui maritime urbain et les croisières.
Des dossiers toujours en attente d'études. Alors que le secteur oeuvre à encourager le capital privé et développer le partenariat public-privé, tant dans le domaine d'octroi de la concession pour l'exploitation des modes de transport, que celui de la manutention, ainsi que l'octroi de la concession pour les espaces destinés aux activités de plaisance.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)