Plus de 10 000 personnes, entre experts et politiques, ont débattu, pendant deux semaines à Montréal, au Canada, sur les menaces qui pèsent sur l?avenir climatique de la planète. Il s?agissait pour la communauté internationale de redonner vigueur au protocole de Kyoto, qui date depuis 1997, et relatif aux émissions de gaz à effet de serre, responsables du réchauffement de la Terre. Phénomène qui, selon les spécialistes, pourrait être à l?origine de catastrophes écologiques. Les participants à la Conférence de Montréal ont éprouvé beaucoup de difficultés à convaincre les Etats-Unis et la Russie, grands pollueurs, d?accepter de coopérer pour limiter les dégâts d?une industrialisation devenue dangereuse. Washington, depuis l?arrivée du républicain George W. Bush à la Maison-Blanche, ne se sent pas concerné par les engagements de Kyoto. Cette attitude méprisante a failli neutraliser tous les efforts internationaux pour permettre à l?humanité de mieux respirer à l?avenir. L?Inde et la Chine, dont le poids industriel pèse désormais sur les décisions stratégiques, ont accepté, presque à contre c?ur, de se joindre au travail multilatéral en faveur du climat. Pourtant, les pays du Sud subissent de plein fouet les effets de la pollution. Limités sur le plan financier, ces pays, terres promises pour un nombre croissant d?industries délocalisées, ne peuvent pas se doter de technologie propre pour se prémunir contre les gaz mortels. Et l?Algérie dans tout cela ? La voix de ce pays du Sud était éteinte à Montréal. Que propose Alger pour lutter contre toutes les formes de pollution ? Mise à part les recommandations, couchées sur du papier glacé, que pondent les séminaires des salons en air conditionné, il n?existe pas un plan national clair et précis, pour protéger l?environnement de toutes les attaques apparentes ou cachées. Un plan doté d?instruments efficaces et réels d?application. C?est simple : il n?y a pas de révolution verte. L?Algérie est parmi les rares pays où il n?existe pas un mouvement écologiste autonome, capable de réagir lorsqu?il le faut et d?influencer sur les processus de décision. Chaque jour, des arbres sont arrachés partout dans le pays. Des usines crachent de la fumée empoisonnée sans filtre. Des plaines sont avalées par le béton. Des plages sont détériorées par le pillage de sable. Et, le comble, le désert avance à vive allure. Le problème : cette situation n?inquiète personne. Alger - c?est évident - est loin de Montréal.
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Posté Le : 11/12/2005
Posté par : sofiane
Ecrit par : Metaoui Fayçal
Source : www.elwatan.com