Algérie

Air Algérie tente de réguler son programme de rotation



Air Algérie tente de réguler son programme de rotation
La Compagnie nationale Air Algérie a dû recourir à un avion de substitution pour transporter des passagers mardi dernier à Lille, après qu'un de ses appareils eut fait une sortie de piste avant son décollage de l'aéroport de cette ville française à destination d'Alger. Selon la compagnie «lors de son dernier jour d'exploitation, le contrat d'affrètement arrivant à terme le 12 août 2014, l'avion Airbus A330, assurant la liaison Lille-Alger a subi un incident technique mineur au sol, ce qui a provoqué un retard du vol».Le vol, qui était prévu à 14 heures, a été retardé de deux heures à cause de cet incident sans conséquence, précise-t-on encore. La compagnie aérienne a tenu à donner plus de précisions dans un communiqué qu'elle a rendu public et repris par l'APS, en indiquant qu'«après avoir roulé pendant cinq minutes, l'avion a quitté la piste et s'est enlisé sur le bas-côté avant de s'immobiliser et d'évacuer les passagers». Air Algérie déclare avoir pris toutes les dispositions nécessaires pour l'acheminement des passagers sur un autre avion dépêché à cet effet.Il est à préciser qu'en plus de cet appareil qui a subi l'incident technique à Lille et dont le contrat d'affrètement est arrivé à terme, Air Algérie, et après le crash au Mali du MD83, a dû revoir son contrat avec la Compagnie espagnole SwiftAir et rendre les autres avions au nombre de 3, qui étaient déjà loués. Une situation qui a perturbé une partie de son programme de rotation, au point que plusieurs vols ont dû être annulés ou retardés. D'ailleurs et à ce propos, la Compagnie nationale s'est expliquée par le biais de deux communiqués qu'elle a rendus publics et dans lesquels elle est revenue sur les perturbations qui caractérisent les plans de vols. «Air Algérie informe sa clientèle qu'en raison de l'indisponibilité de deux avions prévus dans son programme d'exploitation, due à l'accident survenu au Mali le 24 juillet dernier, et dans l'attente d'une approbation des autorités compétentes pour un autre avion, le nombre important de dessertes durant cette saison estivale et le nombre important de vols engagés pour la clôture de la campagne Omra ont causé d'importantes perturbations dans le programme initial durant cette période», explique le communiqué, ajoutant qu'Air Algérie «s'efforce de stabiliser progressivement son programme par l'apport de capacités supplémentaires». Air Algérie a également annoncé «l'annulation de tous les frais supplémentaires en cas de changement de date de réservation dans la limite des places disponibles et pour des voyages durant la période du 15 août au 15 septembre 2014».Pour revenir à l'incident de Lille, il faut dire que ce dernier met à mal la réputation de la Compagnie nationale car intervenant moins de trois semaines après le crash de l'avion de Swiftair au Mali où 116 personnes ont péri. En effet, même si l'avion n'était pas la propriété d'Air Algérie et que l'équipage était espagnol, le fait que le vol AH 5017 devait être opéré pour la Compagnie nationale, tout le monde a estimé que la plus grande part de responsabilité incombe à cette dernière.Pourtant le MD83 Espagnol, affrété par Air Algérie, a été inspecté, trois jours avant, par la DGA, la Direction générale de l'aviation civile française, qui avait déclaré que l'appareil qu'elle venait d'inspecter était en parfait état. En plus de cela, il faut dire qu'Air Algérie a enregistré très peu d'accidents aériens ces vingt dernières années et cela en comparaison avec d'autres compagnies de par le monde. Selon les statistiques sur le site Airfleets, trois accidents sont enregistrés pour Air Algérie : le crash d'un Boing 737 à Coventry, United Kingdom en décembre 1994 qui a fait 5 morts, un deuxième Boing 737 qui est tombé le 2 août 1996 à Tlemcen sans enregistrer aucune victime et le dernier est survenu le 6 mars 2003 à Tamanrasset et qui avait fait le bilan le plus lourd dans l'histoire des accidents aériens en Algérie avec 102 victimes.En réalité, il ne s'agit nullement de justifier un crash d'avion ou de déterminer la responsabilité d'une partie quelconque. Car cette responsabilité peut être humaine (erreur de pilotage), technique (panne) ou naturelle (mauvaises conditions météorologiques). Pour preuve, selon les dernières news du site crashaérien.aéro, pour la seule journée de mardi dernier, au moins une dizaine d'incidents a été enregistrée. En plus de la sortie de piste de l'avion d'Air Algérie, un avion d'Air France a été contraint d'interrompre son décollage au départ de l'aéroport international de Montréal suite à une mauvaise indication de paramètres au moment de l'accélération. Un autre avion de la Compagnie aérienne thaïlandaise, Thaï Airways International, a été contraint de se dérouter vers l'aéroport international de Denpasar après qu'un des pare-brises du cockpit se soit fissuré durant le vol. Il y a eu également le feu de pneus à l'atterrissage d'un avion de Transavia, un déroutement d'un avion de la Compagnie aérienne régionale sud-africaine, suite à un problème de rentrée de train ou encore l'évitement de justesse d'une catastrophe à la suite d'une erreur de contrôle où un avion de la Compagnie aérienne bangladeshi a failli croiser la route d'un autre appareil. Il y a eu aussi le déroutement d'un avion de l'American à cause d'une panne de moteur. Hier, la fumée dans le cockpit a obligé un avion de British Airways à faire demi-tour et le train mal fermé d'un avion de la compagnie aérienne canadienne a contraint l'appareil de faire demi-tour également... . Cette énumération, loin de vouloir générer la frayeur chez les adeptes du transport aérien, vise juste à rappeler que malgré le fait que l'année 2014 soit une année noire pour le transport aérien avec déjà plus de 730 décès, l'avion reste le moyen de transport le plus sûr au monde. Selon le dernier rapport de l'Iata sur la sécurité aérienne, le taux mondial d'accidents d'avions à réaction de fabrication occidentale en 2013 était de 0,41, soit un accident pour 2,4 millions de vols. «C'est le plus bas de l'histoire de l'aviation», affirme l'Iata ajoutant «de 2009 à 2013, ce taux s'est amélioré de 14,6% par rapport à la moyenne sur cinq ans, qui s'élève à 0,48». La route tue en moyenne 4 000 personnes rien qu'en Algérie. Ce qui confirme, enfin, que l'avion est un moyen de transport sûr même s'il est vrai que chaque accident d'avion est spectaculaire.H. Y.




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