Algérie

Air Algérie : la justice ordonne l'arrêt de la grève



La direction d'Air Algérie a pris des mesures "juridiques" en procédant à la suspension à titre conservatoire de 62 PNC, dont 7 membres du syndicat, et à la mobilisation des gros-porteurs pour gérer le flux des voyageurs.Par décision rendue hier, le tribunal de Dar El-Beïda a ordonné de mettre fin à la grève du personnel navigant commercial d'Air Algérie, avec l'interdiction de porter atteinte à la bonne conduite du travail dans l'entreprise, au deuxième jour de la grève qui a causé des perturbations de vols nationaux et internationaux. Hier, la compagnie nationale d'aviation a prévu un retard de 40% sur le plan de vol journalier, soit le même taux que celui enregistré hier, comme affirmé par son chargé de communication, qui a fait état de la mise en place d'une cellule de crise pour gérer les conséquences de cette grève.
La direction d'Air Algérie a pris des mesures "juridiques" en procédant à la suspension à titre conservatoire de 62 PNC, dont 7 membres du syndicat, et à la mobilisation des gros-porteurs pour gérer le flux des voyageurs. Des informations non vérifiées ont fait état aussi de l'appel lancé aux pensionnaires de l'académie pour remplacer des grévistes.
Résultat : hier à midi, au deuxième étage du nouvel aéroport international, le tableau d'affichage annonçait la reprise de nombreux vols à destination de Paris et de Montréal. Mais au même moment, les passagers à destination d'Alicante et de Turquie qui avaient été laissés sur le carreau la veille déjà, étaient priés de prendre leur mal en patience.
De nombreux voyageurs qui ont pris d'assaut les guichets d'enregistrement, avaient pour interlocuteurs des agents débordés, mais qui tentaient de calmer les clients qui se plaignaient de n'avoir pas eu d'information fiable. À l'instar de Mohand, un septuagénaire en partance pour Paris, qui souligne : " Après avoir raté le vol d'hier, je suis là depuis 8h du matin.
J'ai un rendez-vous à l'hôpital aujourd'hui pour un contrôle médical à la suite d'une intervention chirurgicale. Il n'y a personne pour nous donner une information fiable. J'ai aussi demandé une attestation, pareil, ils m'ont dit d'attendre." Mohand déplore, également, l'absence de prise en charge.
Conscients de cette situation, les PNC ont tenu à s'excuser vivement des désagréments causés aux passagers de la compagnie, en rappelant que leurs principales revendications sont loin d'être liées à la question salariale, comme l'a indiqué Amaloul Mohamed Fethi, steward de son état. "Nous réclamons des conditions de travail décentes, le respect du régime de travail, comme nous dénonçons le favoritisme au niveau des programmations et d'autres situations que nous sommes en train de dénoncer", a-t-il précisé.
Selon lui, "il n'a jamais été question d'argent ou d'augmentation des salaires. Et pour que cela soit clair, nous avons des engagements et des accords signés avec la direction générale, depuis 2017, mais qui n'ont jamais été respectés". Selon notre interlocuteur, "cette action n'a pas été décidée par le syndicat, mais par le collectif des PNC qui avait prévu un débrayage de 2 heures.
Mais la direction a commencé à suspendre les personnels, qui étaient en fonction, et les 7 membres du syndicat qui n'avaient rien à voir avec ce mouvement, puisque c'était une action des PNC". "C'est la direction générale qui a poussé ce débrayage à se muer en grève illimitée", a-t-il estimé.

A. R.


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