Au mépris de la loi, un syndicaliste a été muté, car rebelle à la ligne docile du syndicat de l'entrepriseAprès la zone de turbulences qu'a traversée la compagnie nationale, place maintenant au règlement de comptes interne. Des syndicalistes ont osé critiquer le fonctionnement de la compagnie et dénoncer la complicité du syndicat de l'entreprise (UGTA). Ainsi, le sous-directeur Système passagers, Rahal Larbi, également délégué syndical, s'est vu signifier, le 11 septembre dernier, une «mutation» sur Béchar en qualité de délégué régional.Les collègues de M. Rahal ont vu dans cette «mutation-exil» une sanction contre un syndicaliste qui «s'oppose à la ligne docile du syndicat d'entreprise, alors que la compagnie traverse des moments difficiles». Des employés d'Air Algérie déclarent défendre un cadre et un syndicaliste qui pendant près de trente ans a offert de «bons et loyaux services» à la compagnie. Ils s'opposent à une décision illégale, s'appuyant sur l'article 53 de la loi 90-14 qui stipule qu'«aucun délégué syndical ne peut faire l'objet, de la part de son employeur, d'un licenciement, d'une mutation ou d'une sanction disciplinaire, de quelque nature que ce soit, du fait de ses activités syndicales».Mais avant que la décision de la mutation ne tombe et pour «faciliter» la tâche au PDG d'Air Algérie, le syndicat d'entreprise avait tenté de suspendre Larbi Rahal de ses activités syndicales et de le relever de son poste de délégué. Cependant, après une forte réaction des travailleurs jugeant la décision «injustifiée», la suspension a été levée et le concerné a été rétabli dans ses activités en sa qualité de membre du conseil syndical de l'entreprise Air Algérie.Malgré cela, la direction d'Air Algérie maintient toujours la décision de mutation qui fait entorse à la loi. Le patron de la compagnie veut se débarrasser d'un cadre qui «n'a pas sa langue dans la poche» et le syndicat d'entreprise cherche à éloigner un syndicaliste «rebelle», mais surtout pressenti pour siéger dans le comité de participation. Paradoxalement, la compagnie «recrute» dans des postes à l'étranger «les enfants pistonnés». C'est le cas de la fille du consul d'Algérie à Djeddah (Arabie Saoudite) qui se voit nomméepar une procédure «contestable» comme agent commercial escale dans une ville du sud de la France.Un autre recrutement a été opéré sur «sur instruction de la centrale» en qualité d'agent commercial à Nice où il «existe un sureffectif , alors que le souci est de ne pas accentuer ce surplus d'agents dont la présence n'est pas nécessaire». Des employés de la compagnie dénoncent «le copinage dans le recrutement et le favoritisme dont bénéficient les enfants des hauts placés, pendant que des cadres compétents sont sur le carreau». Ce sont ces pratiques qui fragilisent la compagnie nationale et non pas «la main de l'étranger», comme aiment le répéter Mohamed Salah Boultif et son ministre, Amar Ghoul.
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Posté Le : 13/10/2014
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Hacen Ouali
Source : www.elwatan.com