Algérie

AïnTémouchent



AïnTémouchent
Quiconque emprunte la RN2, en partant de Témouchent vers Oran, aura certainement l'?il agressé à la vue de nouvelles bâtisses qui surgissent depuis quelque temps sur les terres d'exploitations agricoles.Le même phénomène est à l'identique à travers la wilaya depuis que l'aide au logement rural en individuel a été consentie aux agriculteurs. «Mais les fellahs ont le droit d'habiter là où est leur exploitation, c'est une règle universelle», répond-on du côté de la chambre de l'agriculture. L'ennui dans l'affaire, c'est qu'il s'agit de terres cultivées en céréales, ce qui ne nécessite pas la présence constante du cultivateur puisqu'il n'y intervient que très épisodiquement. Elles ne sont pas cultivées en maraîchages ou de tout autre type d'activité agricole qui nécessite un suivi au jour le jour. Pis, ce sont des terres vouées aux seules grandes cultures, faute d'eau. Ainsi, d'aucuns se désolent d'un bétonnage des terres agricoles qui, si on n'y met pas fin, risque d'hypothéquer leur avenir.Du côté des techniciens de l'agriculture, on avoue qu'il n'y a pas eu, à quelque niveau que ce soit (wilaya, DLEP, DUC, DSA, APC, etc), une réflexion préalable pour cadrer l'attribution de l'aide au logement social de façon qu'elle ne se traduise pas par un inconséquent grignotage des terres agricoles. A cet égard, le laxisme est tel que, dans certains cas, ce ne sont pas des habitations conformes au mode de vie rural qui montent du sol. Le seul assujettissement opposable, c'est un texte du ministère de l'Agriculture qui limite la superficie à bâtir proportionnellement à la superficie de l'EAI ou AEC. Un de nos interlocuteurs, excédé par nos questions, réagit : «Mais ce dont vous parlez n'est que la partie visible de l'iceberg ! Les terres bouffées par le béton, ce sont les villes qui s'étalent dessus. Rien qu'à Témouchent, depuis 2011, 200 ha hectares ont été détournés de l'agriculture. Pourquoi, par exemple, n'a-t-on pas projeté l'extension de la ville à Chentouf, la petite commune voisine, soit à peine à une dizaine de kilomètres où des terres incultes existent '»La remarque est pertinente puisque l'agrandissement de Hammam Bou Hadjar sur des terres agricoles ayant été contrarié parce qu'en ces dernières passe une faille sismogène, l'extension en question a été «exportée» une dizaine de kilomètres plus loin, au village de Aïn Beïda, sur des terres incultes. «Savez-vous que la colonisation française a édifié Sidi Bel Abbès, non sur les terres agricoles mais sur un lieu de marécages ' Chez nous, depuis que le programme logement rural, en particulier ceux qui ont été réalisés en groupé, la plupart de ces habitations avaient été réalisées au profit de gens qui n'ont rien à voir avec l'agriculture et qui plus est n'habitent pas la wilaya. On a réalisé des résidences secondaires pour des gens qui pouvaient verser une quote-part dans le montage financier sans tenir compte de l'intérêt qu'il y avait même à réaliser un programme de logements ruraux. L'essentiel était dans les statistiques des réalisations».Un autre interlocuteur attire notre attention sur le fait que dans certaines agglomérations, ce sont les plus productives des terres qui ont été bétonnées alors que d'autres, de moindre rendement, pouvaient faire l'affaire : «A Sidi Boumédienne, une belle terre noirâtre a ainsi été couverte par un programme de logements au motif qu'elle bordait la route et que les réseaux d'AEP, d'assainissement et d'électricité en étaient proches. Pourtant, il suffisait de mettre un plus d'argent pour étendre ces réseaux et préserver les bonnes terres !Malheureusement, faute de courage, et parce qu'ils sont souvent accusés de vouloir bloquer les programmes d'habitations censés absorber la fronde sociale, les subdivisionnaires de la DSA au niveau des daïras ont baissé les bras. Pourquoi l'Etat dépense-t-il des milliards de dinars, par le biais de la CGA, pour valoriser des terres incultes, des sols où la roche abonde, alors que, d'un autre côté, de bonnes terres sont urbanisées ' Pour quoi l'argent de la CGA n'irait-il pas plus avantageusement à l'urbanisation des sols ingrats et accidentés '»




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