Algérie

Ainsi va le sous-développement



Ainsi va le sous-développement
«Café des politicards, des chasseurs, des pêcheurs et autres menteurs.» (Enseigne d'un café très fréquenté)- Pourquoi faut-il absolument, aujourd'hui, que la politique soit un cloaque où l'on se vautre avec délectation et d'où l'on sort toujours souillé et malodorant ' Il y a pourtant des noms, de chez nous et d'ailleurs, de personnalités politiques qui ont pratiqué cet art ambigu et complexe avec néanmoins un sens aigu de l'honneur, de l'intégrité morale et du devoir. Faut-il faire devoir de mémoire ' Alors, rappelons que des politiciens dignes nous ont fait l'honneur d'exister, comme Messieurs Ferhat Abbas, Abane Ramdane, Krim Belkacem, Mohamed Boudiaf, Mohamed Seddik Benyahia et bien d'autres encore tels que M'hamed Yazid qui a su préserver son fabuleux passé de toutes les basses tentations. C'est malheureusement loin d'être le cas de troupeaux entiers de politicards dont l'histoire ne retiendra que la gloutonnerie, la stupidité et la basse flagornerie. Dès l'indépendance, ces redoutables prédateurs feront main basse sur le pays et iront jusqu'à s'approprier la conscience collective, se posant en régents d'un nationalisme étriqué et en dépositaires autoproclamés de l'histoire de la guerre de Libération qu'ils falsifieront sans vergogne. En même temps qu'ils s'empiffraient. Du temps du parti unique, on les voyait, enflés d'orgueil, le regard plein de mépris pour cette multitude qu'ils flattaient pourtant dans leurs discours creux et stéréotypés. Ils roulaient carrosse dans leurs R16 et 504 noires aux vitres fumées. Pendant que le peuple manquait de tout et rêvait d'acquérir les choses les plus usuelles comme un simple réfrigérateur, leurs familles s'approvisionnaient en produits en tous genres dans les magasins réservés à la nomenklatura. Leurs épouses disposaient à leur guise d'autorisations de sortie pour se rendre à Paris, Genève ou Rome, assister, aux frais de la République algérienne démocratique et populaire, à des défilés de mode, se faire masser le cuir ou faire leurs emplettes chez Cardin et autres Rabane. Toute honte bue, n'oubliant jamais de nous inonder de leurs diarrhées verbales, crachant leur fiel contre le peu de politiciens honnêtes qui refusaient de s'acoquiner avec eux, ils se ruaient à la curée, bavant, jappant, aboyant et arrachant des lambeaux de chair vive. Ces révolutionnaires de la bombance ressassent, aujourd'hui, en soupirant qu'ils avaient voulu faire le bonheur du peuple malgré lui. Peuchère !




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