Algérie

Ainsi va le sous-d'veloppementAch'te ta cage ' poule ! (I)



Ainsi va le sous-d'veloppementAch'te ta cage ' poule ! (I)
Au début des années 1980, l'Etat algérien décide d'une mesure au profit des populations, laquelle mesure était aussi louche qu'elle paraissait généreuse et allait achever de façon radicale la clochardisation des cités d'habitation de l'ensemble du pays.C'est une mesure qui restera dans les annales en matière de populisme et d'hypocrisie. C'était la cession des logements à leurs locataires avec des facilitations incroyables.
Le logement était estimé de façon à en réduire le prix au plus bas, les loyers versés dans le passé étaient soustraits de la somme dont il fallait s'acquitter et le reste à payer était échelonné sur plusieurs années. En fait, cette mesure avait été décidée pour permettre aux membres de la nomenklatura d'accaparer les splendides résidences d'Etat qu'ils occupaient dans le cadre de leurs fonctions ou celles squattées par la force, juste après l'indépendance.
Celles-ci, des propriétés de très haut standing, situées dans les quartiers les plus chic de la capitale, étaient hors de prix. Elles seront cédées à leurs occupants pour des sommes dérisoires, à mourir de rire. Certains notables du système en achetèrent plusieurs en une fois et, comble de la perversion, iront jusqu'à les louer à des ambassades étrangères, en devises sonnantes et trébuchantes.
Comme c'est encore le cas aujourd'hui ! Ce fut un pillage mémorable. Lorsqu'il n'y eut plus de villas, ni même de maisons de maîtres, ils se ruèrent sur les administrations et même sur certaines écoles dont ils s'approprièrent des pans entiers. Il suffisait qu'un wali donne son accord pour que telle administration soit transférée ailleurs et que ses locaux soient attribués à si flène, le plus normalement du monde.
Le petit peuple était trop occupé à entrer en possession de ses nouveaux biens pour remarquer la mise à sac. Entre-temps, les habitants des cités dortoirs prenaient possession de leurs cages à poules. Le petit peuple devenait enfin propriétaire de quelque chose et, dans l'euphorie générale, personne ne remarqua que rien n'avait été prévu pour gérer les parties communes. (A suivre...)


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