Algérie

Ainsi va la vie Repentance tardive (3e partie)



Ainsi va la vie Repentance tardive (3e partie)
Résumé de la 2e partie - Abdenour, le frère de Bariza, est informé par Hamid, un djoundi, des agissements de sa s'ur accusée de trahison. Il lui fait part d'un plan.
Aou leben ! Aou leben ! Le vieux Messaoud arrête son âne devant la porte de Bariza, comme tous les matins, et attend. Ouarda sort sur le seuil, un pot de terre à la main.
' Bonjour, aâmi Messaoud, labess !
' Labess ! Le vieux marchand qui, d'habitude, garde toujours le sourire, a aujourd'hui, le visage fermé. Il lance des regards en biais vers la porte restée béante. Puis il dit :
' El-maâlma est là '
Ouarda s'étonne !
' Pourquoi ' Tu as besoin de quelque chose '
' Je peux lui parler.
' Parle-moi, c'est la même chose !
' Non c'est à elle seule que je veux parler !
' Ouarda, intriguée, regarde alentour, tout est calme. En face de la mairie, au fond de la rue, des militaires font la garde comme d'habitude, leur présence la rassure.
' Bon ! Je vais l'appeler ! Elle referme la porte derrière elle à clé, et court avertir Bariza qui dort encore après une longue soirée passée avec le capitaine.
' Que me veut-il '
' Il insiste, et il a un drôle d'air, ce matin.
' Fais-le entrer, je vais me lever.
Quand Bariza pénètre dans la salle à manger, le vieux Messaoud, dans son éternel cache-poussière délavé, est assis sur une chaise, la tête légèrement baissée sur ses bras croisés, comme perdu dans une profonde méditation.
' Bonjour, aâmi Messaoud ! Tu veux me parler ' Kheir '
L'autre ne répond pas tout de suite. Il attend qu'elle prenne place, et la regarde d'un air sévère, qui lui est inhabituel et qui, soudain, alarme la jeune femme.
' Je viens de la part de Si Abdenour, ton frère...
A ces mots, Bariza sursaute. Elle se dresse et se rassied lentement. Son visage est pâle.
' Que... que me veut-il '
' Voilà... il te demande de cesser de recevoir les militaires français chez toi. Le ton de Messaoud se durcit. Tu sais ce qu'ils font subir à notre peuple. Ton frère te dit que tu l'as couvert de honte devant tout le djeich (armée)...
' Mais je ne fais rien de mal, je ne suis pas une biyaâ, aâmi Messaoud, dis-lui...
' Qu'importe ! Je ne suis là que pour transmettre le message. Voilà, ton frère après avoir parlé à la djemaâ, a décidé d'intercéder en ta faveur, pour que tu ne sois pas punie à condition que tu cesses immédiatement ton comportement, et que tu viennes demander pardon devant el-khaoua !
' Quoi ' Moi, monter au djebel '
' Oui, c'est ta seule chance qu'il a dit, sinon, tu connais le sort de ceux qui sympathisent avec l'ennemi. (A suivre...)


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