Algérie

Ainsi va la vie Les moutons dans la tanière (7e partie et fin)



Ainsi va la vie Les moutons dans la tanière (7e partie et fin)
Résumé de la 6e partie - En pleine nuit, Houria entend des craquements et des bruits qui la réveillent en sursaut. Elle remarque alors que la serrure de sa porte est sur le point de céder.
Au-dessus d'elle, un gros morceau de fer avait été poussé de l'extérieur et avait fracassé le haut de la porte. Alors, elle comprit. Elle saisit la barre de fer qu'elle avait déposée dans un coin et se met à hurler au secours : «Maïssa, Maïssa, criait-elle par la fenêtre de la chambre. Venez vite ! On m'attaque !» Et toujours armée afin de protéger ses enfants, elle venait se placer devant la porte pour barrer la route à ceux qui voulaient entrer. La porte eut encore un ou deux soubresauts et s'immobilisa, telle une gardienne, elle avait résisté à l'assaut. Ce n'est que dix minutes plus tard que Maïssa sortit, avec son mari et ses deux fils. «Qu'y a-t-il ' Nous dormions très profondément, nous n'avons rien entendu...» Les enfants de Houria, réveillés par les cris de leur mère, terrorisés, s'étaient accrochés à ses jupes en sanglotant. Alors que Houria ne cessait de maudire les assaillants qu'elle ne connaissait pas, le mari de Maïssa, après avoir vainement tenté de réveiller les autres hommes de la cour qui feignaient de dormir malgré le boucan, sortit avec son fils, armé d'un bâton, fit un tour dans la rue, et retourna se coucher après avoir déclaré : «Il n'y a personne, nous sommes là, réveille-nous si tu as encore des problèmes !» Houria, hors d'elle, mit longtemps à se calmer et à apaiser ses enfants. Et pendant un long moment, le quartier silencieux résonna de ses malédictions en direction de tous ceux qui ont participé à cette agression. «Que venez-vous voler chez une veuve et des orphelins ' N'avez-vous pas peur de Dieu, hurlait-elle dans la nuit. Soyez maudits !» Elle réfléchit longuement cette nuit-là et, le lendemain matin, elle se mit au milieu de la cour et cria : «Ecoutez tous ! Ceux qui habitent ici, et les autres dans les rues à côté. Ecoutez bien !
S'il est un homme ici digne de ce nom, qui a des moustaches et qui porte un pantalon, qu'il essaie, encore une fois, de toucher ma porte ! Par Dieu, si je ne l'éventre pas d'un rein à l'autre, je ne serai pas une femme, et j'ôterai ma ceinture ! Vous êtes avertis, devant Dieu et devant les hommes ! Voici ma porte, approchez-vous-en encore, et vous verrez !» Cette déclaration fut suivie d'un long silence... Mais depuis ce jour-là, plus personne n'osa toucher à sa porte. Elle avait acquis une certaine notoriété dans ce quartier malfamé. Mais ce fut aussi depuis ce jour-là que Houria avait changé son rouleau à pâtisserie contre un long couteau de boucher qu'elle glissait chaque nuit sous son coussin, et il lui fallut de longues années, pour abandonner cette habitude.


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