Algérie

Ainsi va la vie Le marchand de fèves (2e partie)



Ainsi va la vie Le marchand de fèves (2e partie)
Résumé de la 1re partie - Allaoua, qui cause bien des soucis à son père, est menacé devant sa famille par le père d'une étudiante qu'il harcèle.
«Qu'est-ce que c'est que ça encore '», se dit-il.
Une fois la porte refermée, le paternel ragea contre ce fils indigne qui voulait faire de lui la honte de tout le quartier. Emporté par la colère, il leva sa canne et lui assena un coup violent à la tête. Il le laissa gisant dans son sang au milieu de l'entrée. Comme si cela ne suffisait pas à calmer sa colère, il lui donna encore plusieurs coups. Les hurlements de sa femme l'effrayèrent, il était réellement persuadé qu'il l'avait tué. Il porta une main tremblante au cou de son fils et soupira : il est encore en vie. Un voisin attiré par les cris le releva et le porta sur un canapé. Il lui dit que son neveu qui était médecin était justement chez lui. Il lui prodiguerait les soins nécessaires sans toutefois l'emmener à l'hôpital. Le père acquiesça en baissant les yeux. Il était à bout et le moindre geste l'aurait fait tomber d'un coup comme une lourde masse. Son voisin lui conseilla d'aller s'allonger et de ne penser à rien : il s'occuperait de tout. L'homme, accablé, le regarda avec des yeux pleins de larmes et... son voisin le rassura de sa discrétion avec une tape sur l'épaule.
Pendant plusieurs jours, un silence lourd s'abattit sur la maison. Seuls les va-et-vient du médecin mettaient un peu d'animation. La mère, quant à elle, s'enferma dans un mutisme sans égal. Elle considérait le geste de son fils comme un coup de couteau dans le dos. Elle le soigna machinalement, comme s'il n'y avait plus d'amour dans son c'ur. Elle en avait honte, tout bonnement. Dans son esprit, toucher à une jeune fille, c'est toucher à son honneur à elle et à celui de sa famille. De coutume, quand une fille plaît à un jeune homme, il suffit de la demander en mariage, les fiançailles leur permettent de mieux se connaître. Si l'aboutissement n'est pas le mariage, comme c'est rarement le cas, ils se séparent et alors aucun discrédit n'est jeté sur les deux. Alors, pourquoi Allaoua ne lui avait-il rien dit ' A moins que ses intentions n'aient été autres.
Après quelques semaines d'accalmie, Allaoua récidiva. Il se mit face à un lycée et recommença son attente. Il n'arrivait pas encore à se décider sur le choix de sa victime. Il la voulait moins décidée, moins forte que la précédente de façon à ce que l'«incident» avec son père ne se réitère plus jamais. Au bout de quelques jours, il repéra une jeune lycéenne, svelte, avec une chevelure auburn qui lui arrivait aux genoux, le visage candide.
Elle avait l'air très timide. En fait, c'était beaucoup plus de la crainte, elle avait une peur bleue que quelqu'un ne l'aborde. En effet, son père, exagérément autoritaire, la surveillait de très près. Allaoua se décida à l'aborder, il s'arma de son plus beau sourire et klaxonna. Elle ne répondit pas. Il repassa à l'action. Elle pressa le pas et ne répondit toujours pas. Il se décida à descendre de voiture et aller lui parler. Il se retrouva face à une jeune fille en pleurs tremblant de tout son corps. Il voulut porter sa main sur son épaule, elle se rétracta et s'enfuit. Allaoua jubilait, c'est exactement ce qu'il voulait. Avec une telle peur affichée sur le visage, il était sûr qu'il pourrait aller aussi loin qu'il le voulait, elle ne parlerait pas. Le lendemain, même scénario. La jeune fille avait ce jour-là ramassé ses cheveux, marchait tête baissée, sourde à tout interlocuteur. Le surlendemain et plusieurs jours de suite, ce fut pour elle le même cauchemar, elle vivait une véritable psychose. Elle avait le teint pâle, une démarche moins sûre. Elle paraissait vraiment amaigrie, triste comme la mort dans l'âme. Il l'aborda encore une énième fois. Au moment de lui parler, il se sentit comme arraché de terre et jeté sur le capot de sa propre voiture. Deux bras dotés d'une force surhumaine l'agrippèrent, son corps était propulsé avec une violence inouïe contre le trottoir. Il n'avait rien vu, rien entendu n'étaient des coups violents au ventre et au thorax. Il perdit connaissance. Il se réveilla après plusieurs jours du coma. Ses parents n'étaient pas là, hormis son jeune frère qui essayait de lui faire comprendre, tant bien que mal, que son père lui reprenait la voiture. Sur ce, il repartit. (A suivre...)


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