Algérie

Ainsi va la vie La malédiction de l'inconnu (2e partie)


Résumé de la 1re partie - En découvrant le visage d'un homme mystérieux qu'il avait pris pour quelqu'un d'autre, Slimane s'expose à sa colère et à sa menace de faire disparaître sept hommes de la dechra.
Il sent que sa tête va éclater. Des pensées contradictoires se bousculent dans son esprit.
«C'est un fou, qui a dû venir de quelque dechra, et qui a atterri ici... Mais comment connaît-il le nom des Ouled-Aïdoune ' Il ne sait pas ce qu'il dit, d'ailleurs comment peut-il tuer sept personnes... et moi avec... ! La vie est entre les mains de Dieu seul...»
Tout en bêchant son carré de tomates, Slimane pense et repense à la scène qu'il vient de vivre, et chaque fois qu'il se souvient du froid regard de l'inconnu, un malaise le prend.
«Et si c'était vrai ' Les Ouled-Aïdoune sont des gens de religion et de bien. Peut-être est-ce l'âme réincarnée d'un de nos ancêtres ' Allons, je suis en train de devenir fou... Mon Dieu, quelle histoire.»
Quand, à la fin de l'après- midi, Slimane termine son travail, il s'assied sous un figuier aux lourds fruits violets qui attendent d'être cueillis. Il ramasse une figue tombée à terre et la déguste lentement, l'esprit ailleurs.
«Salam aleikoum !» Tahar, dans son éternel sarouel gris et sa chemise noire aux manches retroussées, dépose sa pioche par terre et s'assied près de son voisin.
«Je vois que tu as fini de bêcher tes tomates, Slimane.»
«Oui... Tu m'as l'air soucieux. Quelque chose te travaille '»
«Non, rien, frère Tahar, mais je viens de me rappeler quelque chose et je dois partir !», dit Slimane en se levant. Et il s'éloigne à grandes enjambées.
«Hé ! Slimane ! Ta bêche, tu l'as oubliée !»
Mais l'homme s'est éloigné, sans se retourner. Intrigué, Tahar le regarde partir le dos rond, la tête baissée. Slimane avance à grands pas, comme s'il avait pris une grande décision dont dépendait sa vie.
Il traverse le village sans s'arrêter, prend le chemin du T'har et s'arrête devant une grande maison de pierre.
Le soir est tombé et la nuit ne va pas tarder. Il s'arrête à distance respectueuse et lance : «Si Ahmed ! A Si Ahmed !»
Au bout d'un moment, la porte s'ouvre et la frêle silhouette de Si Ahmed, le taleb des Ouled-Saïdoune se dessine sur le seuil.
«Qui est là ' Qui me demande ' Approche !»
«C'est moi, Slimane, fils de Hocine le boulanger, Si Ahmed !»
«Slimane, mais que veux-tu, mon fils ' ...» Viens !»
«Non, Si Ahmed, viens dans le jardin ! Je veux te parler.»
Le vieux Si Ahmed sort dans le jardin en trottinant dans sa gandoura immaculée, le chapelet à la main. Slimane se penche sur lui et embrasse sa chéchia.
«Si Ahmed, Baba Ahmed !» Et il s'arrête soudain de parler, comme pris d'une honte soudaine de raconter à cet homme si respecté une histoire aussi invraisemblable. «Mon Dieu, songe Slimane et si c'était tout simplement un fou '»
Si Ahmed le regarde, attendant tranquillement, comme s'il avait toute l'éternité devant lui...
Et Slimane se décide enfin à raconter son histoire. (A suivre...)
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