Algérie

Ainsi va la vie L'amour n'a pas d'âge (2e partie)



Résumé de la 1re partie - Hadja Beya, en cure au hammam Meskhoutine, fait, apparemment, l'admiration d'un vieillard aux cheveux blancs. Ce qui lui déplaît.
Dis donc lui murmure H'lima, tu en as du succès ! Quoi, dit-elle à haute voix. A soixante-dix ans !
Il commence à m'énerver, cet idiot ! S'il continue, il aura de mes nouvelles !
Malgré la réaction de Beya, l'homme n'en démord pas et il continue à la poursuivre de ses assiduités, la saluant à la moindre occasion, croisant son chemin dès qu'elle sort dans le parc, avançant de son pas pesant, la tête en avant, balançant ses grands bras, l'air sûr de lui, ignorant royalement le ridicule de sa situation.
Beya ronge son frein, de plus en plus gênée. «Quoi à mon âge, pense-t-elle, je suis encore courtisée. Mais pour qui se prend-il, ce grand dadais, il croit qu'il a vingt ans.»
Parfois, attendrie, elle se met à rire dans son for intérieur, se demandant ce qui pousse cet homme à sembler aussi insouciant des réalités et à agir comme un jeune homme. C'est comme s'il avait, d'un revers de la main, balayé les nombreuses années qui pèsent sur ses épaules.
«Il ne doit pas avoir toute sa tête», conclut-elle.
Maintenant, dès que H'lima l'aperçoit au bout de l'allée, regardant dans sa direction avec son sourire et son regard de myope, elle lui lance :
' Voilà ton amoureux !
Et pour corser «l'intrigue» elle ajoute toujours : «Il n'est pas mal du tout... Regarde, il a encore changé de costume... Il est encore jeune... Et puis, cette raie sur le côté dans ses cheveux blancs, ça lui va très bien !» Et au bout d'une semaine, Beya, exaspérée s'aperçoit qu'elle ne peut plus mettre le pied hors du complexe sans appréhension et elle décide d'en finir. «Il est temps que je le remette à sa place». «Y en a marre». D'abord elle envisage de se plaindre au directeur du complexe, qui est un ami de son fils. Puis, elle se ravise. «Ce serait un scandale si mon fils venait à apprendre que sa vieille mère a des problèmes de ce genre», pensa-t-elle aussitôt.
Alors, elle décide d'agir seule.
Deux jours après, portant ses affaires de «hammam» dans la deloua de cuivre qui date de son mariage et qui ne l'a pas quittée depuis, elle remonte lentement les escaliers qui mènent à sa chambre.
Sa tête soigneusement enturbannée dans sa meloua blanche, encore toute rouge du bain chaud qu'elle vient de prendre pour soigner ses rhumatismes, elle sent une présence dans son dos. (A suivre...)


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