Algérie

Ainsi va la vie Un c'ur à conquérir (7e partie)



Résumé de la 6e partie - Lyès est invité à dîner chez son oncle ; en fait un cousin de son père. Sa femme lui présente ses filles, notamment Rosa que le jeune homme connaît déjà.
Après le dîner, il est resté à discuter avec l'oncle Saïd et ses deux fils, Omar et Zoubir, qui ont un commerce au bourg. Comme la grand-mère a manifesté des signes de fatigue, Saïd lui a dit d'aller dormir et de laisser Lyès veiller un peu. Mais le jeune homme s'est levé, arguant qu'il devait se rendre à l'hôpital, tôt le matin.
«Tu as raison, a dit Saïd, il ne faut pas arriver en retard au travail, de toute façon, la maison t'est ouverte, tu peux venir quand tu veux !»
A l'étage, alors que ses s'urs dorment à poings fermés, Rosa, elle, est restée debout. Elle est sortie à plusieurs reprises dans le couloir pour s'assurer que Lyès n'est pas reparti, et quand elle a entendu le portail de la cour grincer, elle s'est précipitée vers la fenêtre. Et elle l'a suivi du regard jusqu'à ce qu'il disparaisse de sa vue. Puis, elle s'est mise au lit, non pas pour dormir mais pour rêver.
A vingt-deux ans, Rosa est une fille plutôt corpulente. Sans ces kilos en trop et surtout sans un nez trop long pour un visage étroit, elle aurait été jolie : de beaux yeux noirs, avec de longs cils, des sourcils bien dessinés, une bouche gracieuse, et de longs cheveux d'un noir de jais, et pour couronner le tout sur une peau blanche et fraîche'
Après des études très médiocres au collège du bourg, elle a suivi, au centre culturel, des cours de couture, puis elle est rentrée, pour attendre un hypothétique époux. Elle a reçu la visite de matrones, auxquelles des âmes charitables l'ont montrée, mais aussitôt qu'elles voient son nez, elles s'en vont pour ne plus revenir.
«Ne désespère pas, ne cesse de lui répéter sa mère, à chaque fois qu'elle la voit désespérée, Dieu t'enverra le mari qui t'est prédestiné !»
Et Lyès est arrivé. Elle s'est dit aussitôt que ce garçon qui vient de la ville va la remarquer : lui, il ne doit pas avoir de préjugés, comme les gens d'ici. Elle peut, par sa gentillesse et surtout son dévouement pour sa vieille grand-mère, susciter son intérêt.
Elle a été particulièrement heureuse d'entendre, la veille, quand elle lui a apporté des beignets, la vieille Fatma faire son éloge ! Et puis, s'il doit vivre ici, il va sans doute, comme le lui a dit sa mère, chercher à prendre racine. Et, comme chacun sait, c'est par le mariage qu'on prend racine !
Elle se prend à rêver : pourquoi Lyès ne la demanderait-il pas en mariage ' La cause sera gagnée si c'est sa grand-mère qui lui choisit une épouse : elle lui rend tellement de services qu'elle voudrait l'avoir à ses côtés tout le temps. Ce qu'il faut maintenant, c'est marquer sa présence chez elle, se rendre indispensable : Lyès finira par la remarquer'
«Mon dieu, qu'il est beau !», soupire-t-elle.
En passant devant lui, elle sent comme une chaleur l'envahir. La jeune fille qui n'a jusqu'à présent songé qu'à trouver un mari, quel qu'il soit, découvre qu'elle est amoureuse ! Elle lève les bras au ciel et, à voix basse, pour ne pas réveiller ses s'urs, qui partagent sa chambre, elle adresse à Dieu cette prière :
«Mon dieu, faites que Lyès soit à moi : faites de lui ma quote-part dans ce monde' C'est tout ce que je demande !» (A suivre...)


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