Algérie

Ainsi va la vie ...Et le rêve se brisa (2e partie)



Résumé de la 1re partie - Hafida passa enfin son bac. Elle l'obtint avec la mention «très bien». Ses parents étaient heureux, mais ce n'était pas le cas de son frère aîné qui s'approcha d'elle, livide.
Son frère au lieu de la féliciter, lui dit sèchement : «Maintenant que c'est enfin terminé, tu vas rester à la maison. C'est bien beau que tu sois arrivée au bac...»
Abasourdie, elle n'ose croire ce qu'elle entend. Elle cherche son père comme une noyée, une bouée de sauvetage. Elle le regarde avec des yeux ahuris, interrogateurs comme pour lui dire : «Qui commande ici, qui... '»
Aucun son ne sort de sa bouche. Face à elle, son père baisse la tête. Elle comprend que ce dernier s'est entendu avec Saleh dans son dos. Elle se sent trahie. Et, dans un désarroi total, elle hurle de toutes ses forces : «Non, non...»
Et comme pour achever une bête blessée, son père, avec une petite voix, confirme les dires de son fils. Abattue, vidée, elle va dans sa chambre et se jette sur son lit en sanglotant. Pendant plusieurs jours, elle reste figée, cloîtrée, refusant toute discussion et toute nourriture. Sa mère lui demande d'être patiente. Elle lève vers elle des yeux pleins de tristesse et veut lui dire qu'elle aurait aimé consommer sa joie.
Malheureusement, elle est irrémédiablement cassée. Elle veut lui dire qu'elle n'a jamais eu droit au chapitre des décisions. Elle se rétracte, car elle ne veut pas la vexer, pas elle, elle ne l'aurait jamais fait auparavant.
Finalement, sa mère sort de sa réserve en parlant à son fils. Ce dernier reste intransigeant. Elle lui fait comprendre que si son père n'avait pas voulu le contredire devant sa s'ur, c'était pour ne pas remettre en question son autorité. «Où est le mal mon fils de voir sa s'ur architecte. A ce moment-là, toi, tu seras un grand commerçant...»
Elle continue à parler après avoir repris son souffle : «Tu pourrais être entrepreneur ou financer une entreprise. En faisant équipe avec ta s'ur, ce sera une affaire de famille, vous êtes tous les deux l'orgueil et la fierté de votre père. Toi avec ton sens des affaires et elle avec ses brillantes études. L'une des principales qualités d'un homme, c'est sa bonté vis-à-vis de sa famille. Je vous aime tout autant l'un que l'autre ...» Elle continue dans un sanglot : «Et vous voir comme ça me fend le c'ur...» Saleh prend sa mère dans ses bras pendant un instant et, sans prononcer un mot, sort de la maison. Hafida se dirige vers la chambre de ses parents quand elle entend parler, elle s'arrête dans le couloir jusqu'à la fin de la conversation. Le silence de son frère est le reflet de son intransigeance. Elle poursuit son chemin tout en regardant sa mère pleurer. Elle entre dans la chambre de cette dernière, ouvre l'armoire et prend tous les médicaments qui s'y trouvent y compris les somnifères. Une fois dans sa chambre, elle s'assoit sur son lit, prend un verre d'eau qu'elle dépose sur sa table de chevet, avale un à un tous les comprimés, les yeux vidés de toute expression, le geste automatique. Elle met ses jambes sous le couvre-lit et s'allonge, les yeux grands ouverts vers le plafond. Elle les referme quelques minutes après. Puis, elle sombre dans un doux et mielleux sommeil. Elle se sent légère, son lit moelleux tel un nuage flottant dans un ciel bleu azur. Elle se voit porter une robe blanche qui scintille sous les reflets chauds du soleil. Cette robe lui recouvre tout le corps comme une douce chaleur. Soudain, le nuage prend la direction opposée au vent, elle s'agrippe tant bien que mal, les yeux fermés, le c'ur battant violemment. Puis cesse la tourmente et le nuage s'immobilise. Elle ouvre difficilement les paupières et voit devant elle l'espoir, l'espoir de sa vie, une route bordée de palmiers et d'arbres taillés au carré, chaque arbre était entouré de fleurs multicolores dont le parfum lui arrivait jusqu'aux narines. Au-delà de la route, une grande bâtisse blanche, dont l'enseigne clignotait au loin «Ecole supérieure d'architecture». Elle tente de descendre du nuage et voit avec horreur qu'entre elle et la route boisée, une bande de terre rouge les sépare. (A suivre...)


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