Algérie

Aïn Zerga résiste au béton



Aïn Zerga résiste au béton
Aïn Zerga est une source d'eau qui remonte à plusieurs siècles et l'on n'est pas loin de croire qu'il s'agit d'un cours d'eau séculaire, puisque tous les récits et approches historiques de l'antique Thagaste convergent vers le mamelon où se situe l'actuel siège de l'APC de Souk Ahras.Dans sa monographie, le docteur Rouquette, officier de la première expédition militaire dans la région, évoque des vestiges d'une importance capitale découverts dans ce site, présumé lieu de résidence et de villégiature de l'ancienne cité, ensevelie sous ce même mamelon. Une source d'eau intarissable était l'indice d'une vie sédentaire, conforté par la découverte entre 1848 et 1860 d'un monolithe de la taille d'un homme, de plusieurs ustensiles et des bains romains du côté de l'actuel hôpital régional de la ville de Souk Ahras.Au siècle dernier, Léon Deyron, mit en valeur, dans son livre Souk Ahras les plus importants cours d'eau de la ville et lia l'histoire de Aïn Zerga à l'arrivée des premiers conquérants de la cité. C'est là aussi que les premières abolitions d'esclavage furent prononcées au profit d'hommes de race noire acquis depuis les négriers de Annaba, utilisés ensuite pour l'approvisionnement quotidien des casernes en eau potable. C'est dire toute l'importance de cette source d'eau et ses espaces limitrophes.Attribués sous forme de lots de terrain constructibles dans les années 1990, ces derniers ont fait l'objet en 2007 d'une décision de suspension des constructions émanant du wali de l'époque de feu Miloud Tahri. Relancés quelques années plus tard, les travaux et aussi les extensions ont fait des leurs et c'est toute une documentation administrative, technique et historique qui a disparu. Aujourd'hui, l'eau coule à flots et les obstructions en béton n'ont pu atténuer la furie des eaux qui devient menaçante pour toutes les constructions qui longent le boulevard Amiret.Questionné à ce sujet, Sallah Aouadi, chargé de la communication au niveau de la direction des ressources en eau (DRE) a déclaré : «Cette eau est, à première vue, potable et riche en oligoéléments, de plus, le débit est, comme vous l'avez constaté, important. Nous devons, toutefois, attendre l'étude de cette source, de son(ou ses) origine(s) ainsi que la nature du sol pour que l'on puisse se prononcer sur les méthodes à adopter et les moyens à déployer pour la préserver et prévenir en même temps d'éventuelles atteintes aux constructions». La DRE ne peut représenter qu'une partie de la solution pour une richesse qui coule à volonté et au gré des constructeurs.


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