Algérie

Aïn Témouchent: «Racines» à la recherche de ses racines


Ce que pensent les associations de défense du patrimoine culturel historique et archéologique n'est pas forcément identique à la vision des autres qui, le plus souvent, agissent en spectateurs ou contribuent, d'une manière ou d'une autre, à ne pas lui accorder beaucoup d'importance, le reléguant à la dernière des préoccupations. Le mal est davantage imprimé et exprimé quand ceux, habilités à protéger ce patrimoine, le promouvoir et le préserver des aléas destructeurs, de différentes natures, l'abandonnent. L'association «Racines» de la wilaya d'Aïn Témouchent, soucieuse de ce que peut arriver aux nombreux sites historiques et archéologiques que recèle la région témouchentoise et attentive aux doléances et aux préoccupation des défenseurs du mausolée de Syphax, des vestiges de Siga et de l'île de Rachgoun, a organisé une journée d'étude, ce lundi 12 mai, à la bibliothèque Malek Benali. Les thèmes arrêtés s'articulaient autour des points suivants: Période romaine d'Aïn Témouchent, Ruines de Siga et histoire du Royaume du Siga: thèmes présentés respectivement par le professeur Miloud Reguig, le docteur Benseddik Nacéra et le chercheur J.P. Laporte (Paris). A vrai dire, devant l'absence d'une politique nationale sur la protection, la sauvegarde et la promotion du patrimoine culturel, mémoire du peuple algérien, les rencontres et séminaires n'auront qu'un effet limité, ne pouvant pas aller au-delà des constatations et des observations et ne pouvant pas, également, se traduire par des actions déterminantes aux objectifs clairs et précis. Ce qui pousse à le croire est tangible car combien de fois, le Syphax, Siga, l'Ile de Rachgoun et autres monuments ont fait l'objet de discussions, lors de séminaires tenus à Aïn Témouchent et au complexe de Syphax à Oulhaça. L'idée avancée par le Dr Benseddik Nacéra est de créer un parc archéologique de Siga. Cet objectif, combien même intéressant et pratique à la fois, n'est pas vu sous le même angle par le directeur de la Culture de la wilaya d'Aïn Témouchent qui, lui, parle tout d'abord d'un plan d'aménagement et de protection du site et seules les fouilles qu'il faudrait entreprendre (quand?) seront en mesure de définir et déterminer les limites exactes du site. Les deux propositions se valent et se complètent, toutefois l'administration doit agir en conséquence pour pouvoir inscrire une opération pouvant aboutir au voeu du Dr. Benseddik Nacéra. Cette dernière ainsi que les deux conférenciers et l'université de Tlemcen sont disposés à apporter leur contribution effective à ce travail d'une extrême sensibilité qui nécessite des compétences scientifiques avérées. Le recours aux spécialistes en archéologie, en géologie et en histoire est un moyen pour préserver les sites et éviter leur destruction. La matière est-elle disponible, actuellement, pour revaloriser le patrimoine culturel qui reste le moyen de développer le tourisme culturel, dans toutes ses dimensions? Selon M. Reguig Miloud, le problème réside dans le manque de documentation, de spécialistes, de chercheurs et de banques de données. Il rejoint, à ce propos, Benseddik Nacéra qui a révélé l'inexistence de revues archéologiques en Algérie depuis 20 ans. Dans le même sillage le chercheur français J.P. Laporte (Paris) a insiste à ce que le travail soit repris, selon des normes scientifiques.
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