Algérie

AIn Témouchent, pièce théâtrale Etalak, Un divorce entre rires et larmoiements



Pour celui qui l’a vue lors du Festival national de théâtre professionnel, en mai dernier, elle était cette fois plus digeste à suivre.

En effet, il y a eu entre-temps une réécriture du texte qui en a rattrapé les dissonances les plus criantes. Ces retouches n’ont au demeurant pas affecté une intrigue dont la trame met aux prises Brahim, un ouvrier, et Rabha, son épouse, femme au foyer. Chacun se lamente de la morne vie qu’il mène, rejetant la responsabilité de son infortune sur l’autre. Au cours de l’action, ils échangent en rêves leurs personnalités et font ainsi réciproquement la découverte des contrariétés que chacun d’eux subit au quotidien. Puis, au troisième acte, c’est l’ultime coup de théâtre. A travers ce prétexte, Meflah Larbi, l’auteur, a su accumuler tous les ingrédients d’une bonne comédie légère. On peut cependant regretter que son « divorce » se soit voulu également comédie sérieuse en versant dans un superflu moralisme, cela au point de finir en comédie larmoyante. Cet agencement a d’ailleurs amené sa pièce à être exagérément verbeuse, ce qui, par moments, casse le rythme du spectacle. Sellal Mohamed et Belaroussi Mohamed, les co-metteurs en scène, auraient pu faire l’économie de ces lourdeurs comme ils auraient dû insuffler l’indispensable complicité dans le jeu entre leurs deux comédiens. A cet égard, Djebili Nadia a soit terriblement manqué de consignes dans la manière de camper Rabha, soit demeure prisonnière d’un style de jeu du fait de sa longue fréquentation d’un théâtre du dire où le tout est en partie dans l’art de la déclamation (gaoul, tirades). Si au premier acte, elle a su quelque peu donner des couleurs à sa voix et ses gestes, aux deux autres où le pathétique prend le dessus, elle s’est confinée dans un registre manquant d’intériorité. Hamouda Bachir, pour sa part, a été égal à lui-même même s’il a eu tendance à verser dans un cabotinage dont son talent n’a nul besoin pour être reconnu. Quant à la scénographie de Rahmouni Abdelhalim, elle a manqué de cette inspiration qu’on lui connaît dans d’autres spectacles. Elle s’est contentée d’être un décor d’un excessif vérisme. Quant à la musique de Gharbal Abdallah, elle a tout au plus meublé les intermèdes. Mais en définitive Etalak, spectacle perfectible, est un « divorce » qui se laisse voir, grâce à quelques bons moments de rires.




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