Samedi dernier, au départ d’Oran, le train en partance pour Témouchent était anormalement bondé, lui qui, en général, circule quasiment vide. Après information, il s’avère que, depuis quelque temps déjà, le rail a retrouvé grâce auprès des Témouchentois.
Une usagère, accompagnée de quatre enfants, explique: «Depuis que la gare intermodale de Témouchent n’accueille plus les bus et les taxis assurant la navette sur Oran, le train n’a plus de concurrent immédiat. Voyez-vous, la nouvelle gare routière est située à l’autre bout de la ville alors que la gare intermodale est au centre de celle-ci. Alors, imaginez, moi dont le point de chute à Témouchent est en son centre, il est plus commode de prendre le train d’autant que dans l’affaire j’ai nettement moins de dépenses à faire.
Parce que d’une part le transport par train coûte moins cher que le bus ou le taxi et d’autre part je n’ai pas de frais supplémentaires à débourser pour prendre un bus urbain ou un taxi citadin afin de rejoindre le centre au cas où j’aurai débarqué en gare nouvelle. La seule chose que je regrette, c’est que dans le temps, le train était tellement déficitaire, faute de passagers, que les receveurs ne percevaient rien s’agissant des enfants qui vous accompagnent. Aujourd’hui que la reprise s’est faite, tous paient».
A l’arrivée à Témouchent, les propos de la mère de famille sont confirmés.
Le nouvel engouement pour le rail date effectivement depuis le début de l’été, au moment où la nouvelle gare routière est devenue opérationnelle: «Comprenez que le gros des gens qui partent à Oran ont pour point de convergence son centre et Mdina Jdida où se trouve précisément la gare d’Oran. Cela n’est pas le cas des gares routières de taxi et de bus, elles sont excentrées, ce qui nécessite de l’argent et impose une perte de temps pour se rendre à sa principale destination à Oran.»
Fait notable qui démontre le retour en grâce du rail auprès de la population et la ruée pour avoir une place assise: à la dernière station avant le terminus d’arrivée à Témouchent, à Chabat Laham, les habitants de cette agglomération devant aller sur Oran y montent là. Ainsi, ils battent à plate couture ceux qui attendent à la gare de Témouchent pour la course à la place assise.
Du coup, le train de Témouchent a retrouvé peu à peu ses anciennes habitudes. Ainsi, maintenant il s’arrête à toutes les stations de son parcours entre Oran et Témouchent où les voyageurs ont réappris à venir l’attendre.
Cette nouvelle donne fait que d’aucuns des usagers souhaitent de la société nationale des chemins de fer qu’elle multiplie progressivement les navettes pour satisfaire la demande au lieu d’augmenter simplement le nombre de voitures. De la sorte le train sera encore plus attractif lorsque sera achevé le prolongement de la voie ferrée jusqu’à Béni-Saf, soit deux kilomètres restants.
Mais encore, l’on souhaite que revienne à l’ordre du jour le projet d’autorail évoqué il y a cinq années par le ministre du Transport.
En effet, il y avait la condition que soit réaménagée la voie, ce qui a été réalisé, le train ne circulant plus désormais avec peine. Et, puis, ce qui a retardé le projet, c’est le fait qu’il y avait si peu d’usagers.
Le moment n’est-il pas propice pour concrétiser le projet d’autant qu’avec l’autorail le temps du trajet sera nettement raccourci, ce qui rendra encore plus compétitif le voyage par chemin de fer?
* Photo: Le train assurant la liaison Oran - Témouchent.
Mohamed Kali
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Posté Le : 06/11/2013
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Photographié par : Photo: © Kali. M. ; texte: Mohamed Kali
Source : El Watan.com du mardi 5 novembre 2013