L’histoire est le déroulement chronologique de la vie, elle retrace, avec fidélité, ses faits événementiels et les conserve dans la mémoire collective des générations montantes, les décideurs de demain afin de tirer les enseignements voulus aidant à corriger son tracé et apporter des critiques objectives autour des zones d’ombre ayant caché intentionnellement ou non des repères de valeur. Ces omissions, demeurées pour l’opinion inexpliquées, taraudent sans cesse ceux encore en vie et qui ont vécu des moments mémorables avec ces repères.
Se sentant quelque peu égratignés par le devoir de mémoire, manifesté tardivement, et taraudés par le remord de la conscience collective, les anciens scouts de la wilaya d’Aïn-Témouchent, voulant s’acquitter de leur dette envers lui ont organisé, ce jeudi, une rencontre régionale à la mémoire du fondateur des SMA au niveau local en l’occurrence Mohammed Fartas, «un repère au destin qui se confond avec celui de la glorieuse révolution de novembre», apprend-on dans la lettre adressée aux séminaristes par un valeureux combattant de la première heure et lue par le grand Moudjahid Si Mourad en l’occurrence Belahcen Bouhadjar. Entrecoupé de temps à autre par des chants patriotiques récités en choeur par l’assistance et qui font revivre bon nombre de scouts les gloires au temps du PPA du MTLD, le discours retrace fidèlement le parcours du frère Fartas Mohammed, ayant vu le jour le 02 septembre 1925 à Hassi El-Ghella. Très jeune, alors qu’il était employé au service de l’état civil, Er-Rahel Mohammed Fartas adhéra au PPA et se chargea de la structuration et de la direction des SMA. L’orateur, relevant de bout en bout l’activisme de Mohammed Fartas, son arrestation en 1945, son intégration dans l’OS avec Ahmed Bouchaïb, Souidani Boudjemaâ, sous la direction de Abderrahmane Bensaïd et Hamou Boutlélis, replonge l’assistance de plein fouet dans la guerre de libération nationale, tout en ciblant les séquences les plus frappantes de sa vie. Le MTLD, constatant que Fartas n’étant plus en sécurité, lui loua un appartement à Carteaux (Oran) qui servait de PC. Sa loyauté, son dévouement et son abnégation lui ont permis d’escalader rapidement des rangs sensibles au sein du CRUA et de l’état major, devenue par la suite la wilaya 5. En 1955, alors qu’il se trouvait au Maroc pour acheminer un chargement d’armes, il fut arrêté par un barrage de police. Pièce maîtresse dans l’édifice structurel de l’organisation, l’état major décida de contre-attaquer et arriva miraculeusement à enlever le colonel Mazurier, de l’armée française, à Oujda (Maroc), une manière de mener un chantage et qui a abouti à l’échange de Fartas contre le colonel Mazurier, un dénouement rendu possible grâce à l’intervention personnelle du Roi Mohammed V. A l’indépendance, il occupa un poste à l’assemblée constituante puis désigné préfet à Tiaret. Il fut rappelé à Dieu le 16 août 1964 à l’issue d’un accident mortel de la circulation survenu à Stidia (Mostaganem).
Il fut décoré à titre posthume par son excellence le Président Abdelaziz Bouteflia au lendemain de son investiture à la magistrature suprême. Repère cardinal de l’histoire contemporaine de l’Algérie, le mouvement scout constitue réellement une école matricielle ayant enfanté une lignée pure de valeureux combattants mémorables dans le registre d’or de l’Algérie.
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Posté Le : 17/02/2007
Posté par : hichem
Ecrit par : par Belhadri Boualem
Source : www.lequotidien-oran.com