Algérie

Aïn-Témouchent: Les petits métiers désertent l'agriculture



Allons-nous connaître les mêmes problèmes en matière de non disponibilité de main-d'Å“uvre que les pays européens de l'autre rive de la Méditerranée ? Les observateurs du domaine qui suivent ce phénomène socioprofessionnel depuis quelques années, dans la wilaya d'Aïn-Témouchent penchent vers une telle direction et beaucoup n'accordent pas grande vie aux dispositifs d'insertion des jeunes (ANEM-DAIP…) qui ont donné un sacré coup aux petits métiers formés dans les centres de formation, depuis au moins une quinzaine d'années s'autorisent à le croire des responsables et des professionnels de l'agriculture qui assistent à une désertion de la main-d'Å“uvre qualifiée au profit desdits dispositifs. Pourquoi la main-d'Å“uvre agricole de travaux champêtres est en baisse dans la wilaya d'Aïn- Témouchent, région à vocation agricole par excellence ? Monsieur Nasri Mohamed, dit Hamid, l'actuel DSA à Aïn-Témouchent reconnaît la régression de la main-d'Å“uvre agricole et lui aussi ne s'écarte pas de la thèse développée plus haut par bon nombre d'observateurs. D'après lui, un maraîcher éprouve de sérieuses difficultés pour se procurer de la main- d'Å“uvre en mesure de cueillir la pomme de terre. Que comptez-vous faire pour atténuer tant soit peu de l'acuité du phénomène ? lui demande-t-on. L'on a songé à recourir à la formation des jeunes ayant des niveaux des deux premiers paliers. Cela se déroule à l'Institut de technologie moyen agricole spécialisé (ITMAS) et la priorité est accordée aux fils des agriculteurs. Selon Monsieur Amamra Mohamed, le président de la chambre d'agriculture les jeunes ont tendance à aller vers les dispositifs mis en route par l'Etat tels que l'ANEM, DAIP… aujourd'hui les céréaliers à raison de 1000 DA/J ne trouvent pas d'ouvrier et celui qui n'a pas des forces vives et des mains laborieuses parmi les membres de sa famille, risque de connaître des situations préjudiciables pense Okacha délégué de l'union syndicale de daïra de Hammam Bou Hadjar. Le phénomène tend à se développer comme une gangrène et s'élargit à d'autres wilayas qui étaient excédentaires de main-d'Å“uvre dans un récent passé. Selon un investisseur, des fellahs dans la wilaya de Chlef sont allés à proposer aux travailleurs désirant cueillir la pomme de terre, le partage de bénéfice. C'est pour la première fois dans les annales que de telles choses arrivent. La revalorisation des travaux champêtres passent obligatoirement par leur pérennité estiment des responsables avec lesquels l'on a débattu le problème ». Et le démembrement des domaines autogérés socialistes (DAS) en exploitations agricoles collectives et individuelles (EAC-EAI) d'une part et la poursuite de la décollectivisation jusqu'à son individualisation ont rendu toute planification contrôlée non idoine à tel point que les services de l'agriculture demeurent incapables d'imposer quoi que ce soit aux agriculteurs. Les spéculations qui connaissent des accroissements et des décroissements d'une année à une autre sont le résultat de cette politique qui a tué l'agriculture sur le plan de la planification. Jadis les travailleurs de l'agriculture étaient occupés à longueur d'année et étaient aussi assurés et avaient droit à une retraite en fonction des années travaillées. L'instabilité de l'emploi dans l'agriculture a fait fuir la main-d'Å“uvre qualifiée. Et aujourd'hui, trouver un tailleur de la vigne ou des arbres fruitiers laisse le demandeur faire le tour de la wilaya pour en trouver et quand il y arrive c'est une personne âgée qui le fait qu'occasionnellement quand sa santé le permet. Le cadre idoine pour mener une réflexion assez poussée est celui de l'UMA car c'est de cette manière-là que les Européens dans le cadre de l'UE ont pu régler cette problématique.




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