Algérie

Aïn Témouchent - Les oliviers affectés par la tuberculose



Aïn Témouchent - Les oliviers affectés par la tuberculose




Cette maladie bactérienne n’a pas de traitement connu et elle ne peut être éradiquée que par le déracinement de l’arbre atteint et son incinération.

Selon une prospection effectuée par la station régionale de Misserghine (Oran) relevant de l’Institut national de la protection végétale (INPV), près de 45% de potentiel oléicole de la wilaya de Témouchent serait touché par la tuberculose de l’olivier.

L’information, colportée il y a une semaine par la presse écrite et par la radio locale suite à une dépêche de l’APS, n’a eu aucun écho ni auprès des agriculteurs ni des services agricoles. En effet, si les institutions concernées reconnaissent en avoir entendu parler, l’on ne s’est aucunement soucié d’engager une quelconque action pour sauver l’oléiculture naissante en cette wilaya.

Car, selon les agronomes, c’est une véritable catastrophe qui a frappé, sachant que cette maladie bactérienne n’a pas de traitement connu et qu’elle ne peut être éradiquée que par le déracinement de l’arbre atteint et son incinération.

C’est dire que si ce qui a été réalisé va être anéanti et entraîner avec lui la disparition l’oléiculture si la propagation de la maladie n’est pas stoppée.

Détectée en cinq communes où les agronomes de l’INPV se sont rendus, à savoir El Amria, Terga, Chaabat Lham, Aghlal et Hassi El Ghella, on ne sait rien par contre de ce qu’il en est dans les autres communes, comme par exemple en la plaine de la Mléta où le potentiel oléicole est le plus important.

Appelée «gale de l’olivier» par les paysans, ils en reconnaissent les symptômes à l’apparition de tumeurs au tronc, aux branches et aux feuilles.

Toutes nos tentatives de prendre attache par téléphone avec la station régionale de Misserghine ont été vaines.

Par ailleurs, et sur un autre plan, l’oléiculture est en butte à de nouveaux facteurs bloquant son développement. En effet, si celui-ci a connu un essor remarquable depuis l’année 2000, il marque le pas actuellement au point que le programme du PNDA ne trouve pas preneur. Seul celui engagé par la Conservation des forêts, parce que pris entièrement à ses frais au profit des zones montagneuses, connaît encore un engouement de la part des agriculteurs.

Apparition de tumeurs

De la sorte, si à la veille de l’année 2000, il était comptabilisé 1.955 ha de vignoble pour une superficie agricole de 180.184 ha, actuellement, l’olivier planté en masse ou en isolé couvre 8.755 ha.

C’est une superficie équivalent à celle occupée par le vignoble, l’une des deux spéculations, avec la céréaliculture, qui caractérisait la wilaya, mais qui, lui, a régressé à seulement 9/10ème des terres qu’il occupait. Les mêmes raisons qui ont fait reculer la vigne de cuve durant la décennie 2000 sont à l’œuvre pour ce qui est de l’olivier. Il y a d’abord la concurrence des céréales qui rapportent financièrement bien plus.

En second lieu, Témouchent n’étant pas une région de tradition oléicultrice, le savoir-faire y est en conséquence nul.

Identiquement comme pour le vignoble, le privé qui a pris le relais de l’ONCV n’a pas de traditions alors que les agriculteurs qui s’adonnent à la viticulture ne constituent pas une profession organisée.

Identiquement encore, le prix d’achat des récoltes imposé par les transformateurs est jugé peu rémunérateur, ces derniers se plaignant de leur côté que les récoltes livrées ne sont pas toujours loyales et marchandes.

En outre, il y a l’écueil de la main-d’œuvre devenue non disponible, non qualifiée lorsqu’il s’en trouve et particulièrement onéreuse. Du coup, certains agriculteurs ne procèdent pas aux récoltes d’olives et se sont résolus à l’arrachage.

Enfin, par méconnaissance et à cause de livraison de plants par des pépiniéristes qui n’en ont que le nom, certains agriculteurs ont été floués en s’apercevant, au bout de cinq années d’effort, que leurs oliviers étaient de la variété Chemlal.

C’est que ces derniers donnent des olives de très petit calibre destinées uniquement au pressoir alors que la préférence des fellahs va à l’olive dite double-fin.

En effet, celle-ci est destinée tout autant à la table qu’à la transformation en huile. Mais encore à la vente des récoltes, le Chemlal est cédé entre 30 et 40 DA le kilo alors que la Sigoise l’est entre 50 à 70 DA.


Mohamed Kali





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