Aïn-Témouchent: Les nouveaux locataires de Viticoop vont-ils jeter l'éponge ?

Les nouveaux locataires de Viticoop, dont principalement le gérant, savaient, bien avant leur élection et leur désignation, que la situation qui prévaut n'était pas facilement gérable et que son compte était aussi bloqué pour cause de créances impayées à l'endroit de plusieurs débiteurs, dont les impôts et la CNAS. Ceci a été résumé par le directeur des services agricoles le jour même du déroulement des élections et dit sous forme d'avertissement destiné aux nombreux postulants qui se bousculaient pour se porter candidats.

Le premier pas qu'ont franchi ces derniers est l'établissement de l'inventaire, un répertoire qui a révélé l'existence d'un important stock de vin avarié, dépassant les 30.000 h, une estimation non encore arrêtée définitivement et qui peut révéler d'autres stocks impropres à la consommation, car l'inventaire a touché uniquement 6 caves, à moins que les autres cuves s'avèrent contenir du vin de bonne qualité.

Mais les observateurs du domaine, connaissant parfaitement l'état de dégradation des caves qui laisse à désirer sur tous les plans et sachant pertinemment dans quelles conditions le vin a été fabriqué, ne sont pas du tout choqués par le constat fait par les nouveaux locataires. Les caves de vinification et de stockage de Viticoop sont quasiment obsolètes et celles en mesures de fonctionner, bon gré mal gré, sont cédées en location à des promoteurs qui ont fait des aménagements, opéré des transformations et placé de nouveaux équipements inoxydables.

Selon des informations émanant de l'environnement de la coopérative et de la profession viticole, le vin avarié provient de la transformation de la campagne 2005-2006, une période qui a suscité par la suite des hauts et des bas car les responsables de l'époque étaient contraints de réceptionner toute la production de pas moins de 220 viticulteurs, une contrainte due au fait que les autres transformateurs s'étaient contentés tout d'abord de vinifier leur propre production et de ne prendre par la suite que la production de la région VAOG et les cépages autres que Cinsault et Merseguera, considérés déclassés sur le marché national et international.

A la limite, les gestionnaires de la Viticoop peuvent opérer le transfert du stock avarié vers une ou deux caves, une opération qui va permettre à ces derniers d'entreprendre des travaux de ravalement, d'étanchéité, d'entretien et de pose d'équipements nouveaux afin de préparer les cuves à la prochaine campagne viti-vinicole. Face à une situation financière handicapante, que peuvent faire les nouveaux locataires ?