Algérie

Aïn Témouchent : Les instituteurs contractuels sans salaire depuis une année



Dans la wilaya d'Aïn Témouchent, près de 150 instituteurs contractuels n'ont pas perçu leur salaire depuis une année l Ils disent ne pas comprendre les raisons de cette situation alors que les autres salariés au titre du pré-emploi, tout comme eux mais affectés à d'autres secteurs, ont été régularisés.Dimanche, comme chaque semaine, ils étaient à leur sixième demi-journée de protestation. En vain, car le wali ne les a pas reçus comme ils l'espéraient pour se faire entendre afin qu'il alerte qui de droit sur leur cas. Il leur a fait dire que leur affaire ne relevait pas de ses prérogatives.
Les près de 150 instituteurs contractuels qu'ils sont n'ont pas perçu leur salaire depuis une année ! Ils ne comprennent pas les raisons de cette situation alors que les autres salariés au titre du pré-emploi, tout comme eux, mais affectés en d'autres secteurs, ont été régularisés : «Auparavant, nous étions payés de six mois en six mois. Là, c'est toute une année. Or, parmi nous, il y en a qui sont des pères de familles.»
Leur deuxième revendication a trait à l'intégration sur les postes qu'ils occupent : «Le Président l'a ordonné. Son instruction a été appliquée dans les secteurs où il y avait des postes budgétaires disponibles.
Or, pour ce qui nous concerne, ces postes existent puisque nous y sommes affectés. Parmi nous, il y en a qui les occupent depuis 2014. Est-ce parce que nous serions incompétents qu'on ne nous les attribue pas ' Si nous le sommes, pourquoi nous garde-t-on car ce serait un crime contre des générations d'écoliers ! Pourtant, nous avons été formés, nous avons acquis une expérience professionnelle sur des années sous la supervision des inspecteurs de l'enseignement. Qu'on interroge nos directeurs sur nos compétences et notre dévouement. Voyez, par exemple, nous ne sommes pas tous ici en sit-in. C'est parce que nous estimons qu'il est injuste de pénaliser la scolarité de nos élèves si on peut faire autrement. Ainsi, seuls ceux d'entre nous qui n'avaient pas classe étaient tenus d'être là. Il faut qu'on nous trouve une solution d'autant que l'année prochaine, et cela a été annoncé, il n'y aura pas de concours de recrutement, ce qui nous prive d'une opportunité de recrutement.
Agit-on ainsi avec nous parce que nous sommes taillables et corvéables à merci du fait de la précarité de notre emploi ' Cela est certain puisque notre contrat est résiliable au gré de l'employeur. Nous ne jouissons pas des mêmes droits que nos collègues titulaires du poste. Nous n'avons, par exemple, pas le droit de nous absenter sous quelque prétexte que ce soit et nous sommes soumis à un volume horaire de travail plus étendu qu'eux. Et à la moindre peccadille, le contrat est rompu.»
La situation de non-droit, ajoute-t-on, est telle qu'une de leur collègue, en poste depuis plus d'une année, a vu son contrat résilié de façon arbitraire, c'est-à-dire sans aucune justification. Or, la règle veut que son inspecteur prononce son inaptitude à enseigner en dressant un rapport pour qu'il soit mis fin à son contrat : «Dans son cas, l'inspecteur n'a pas prononcé une telle sentence. Là, il y a un dépassement grave. C'est également contre cela que nous sommes là. Une autre personne a été installée à sa place, d'où le caractère louche de l'opération.»
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