Aïn Témouchent : Les fellahs entre préoccupation et attente de mesures d'élargissement

Les fellahs témouchentois suivent de près et avec grand intérêt les dernières mesures prises par le ministre de l'Agriculture, le docteur Rachid Benaïssa, en matière de crédits de campagne sans intérêt en faveur des exploitants agricoles et autres. A priori, les banques BNA et BADR sont élues par le MADR pour les opérations bancaires liées aux crédits. L'on ne sait pas si la banque CRMA serait exclue de ce champ opératoire ou est implicitement et tacitement incluse. Selon monsieur Didi Abdelghani, un membre de l'Union paysanne locale, tant que le problème de la dette des fellahs n'est pas tranché à haut niveau, ces derniers resteront dans l'expectative et en dehors de ce champ car tout investissement réalisé par eux sera l'objet de ponction directe, une fois l'argent arrivé à la banque».

C'est encourageant d'entendre de hauts responsables, situés à plusieurs niveaux décisionnels et exécutifs, parler de proposition ou de projets relatifs à l'effacement ou le reéchelonnement de cette dette qui avoisine, semble-t-il, les 400 milliards de dinars. Mais entre poser le problème et trouver les solutions qui s'imposent, il existe beaucoup de chemin à parcourir», dit-il. «Seule une décision politique est en mesure de mettre un terme aux supputations des uns, aux manoeuvres des autres et aux attentes et espérances des autres encore», note un observateur. «L'idée de fixer un seuil national d'effacement des dettes est à prendre en considération et permet de régler les petites créances de moins d'un million de dinars et concernera la quasi-totalité des exploitations agricoles EAC et EAI qui détiennent les 80% des terres relevant du domaine public agricole privé de l'Etat», explique-t-il. Pour l'heure, beaucoup de fellahs endettés sont menacés par des huissiers et ne pensent plus au travail de la terre. Le déclin de la production céréalière et viticole n'est pas dû seulement aux effets calamiteux de la sécheresse mais aussi à l'abandon quasi-total de la terre par les fellahs. Les fellahs de la wilaya d'Aïn Témouchent, note-t-il, sont pour le reéchelonnement de leurs dettes tout en restant optimistes à un éventuel effacement de la dette ne serait-ce que partiellement.