Faire participer les compétences scientifiques des universités algériennes et des experts avérés dans les grands débats régionaux est le but recherché par le ministère du Tourisme qui a organisé le premier symposium international à Aïn Témouchent sur le thème :
« Tourisme balnéaire et investissement touristique en Algérie», les 21 et 22 juin, au complexe touristique de Terga. Mais cette participation qui s’est limitée à présenter des thèmes non sans importance doit se transformer en une contractualisation qui prendra, par la suite, la forme d’un partenariat dans le domaine du marketing sous tous ses aspects du management et de la formation continue. En prenant la parole le wali d’Aïn Témouchent avait souhaité que «le symposium sera une pratique annuelle». L’assimilation de l’université algérienne, acteur incontournable dans la mise en oeuvre d’une conceptualisation concertée avec les décideurs du secteur du tourisme est la vraie stratégie qu’il faut impérativement penser. Le rapport du CNES 2000 a fait état de «l’inexistence d’une stratégie claire du secteur du Tourisme du fait que les gouvernements qui se sont succédé depuis 1970 n’avaient pas la même vision à l’endroit de sa promotion et de son développement». S’orienter vers l’hôtellerie, qui est une industrie lourde est une fausse destination car ce créneau ne constitue qu’un point de l’ensemble des questions y afférentes» a fait remarquer le Dr Sahel de l’université de Tlemcen. Le recteur de l’UFC situe la problématique du Tourisme en Algérie au niveau de «la bonne gouvernance locale» sans trop s’aventurer sur les autres aspects en relation avec l’environnement du secteur touristique. Par ailleurs, M. André Jollivet, président du conseil régional de l’ordre des architectes de la région PACA (Provence Alpes Côte d’Azur) qui regroupe 24 régions en France, estime que «les stations balnéaires en dehors de la saison estivale ressemblent à des villes fantômes pendant 8 à 9 mois d’où la nécessité de créer d’autres activités complémentaires qui intéressent d’autres populations à longueur d’année. Et cela nécessite aussi la formation des compétences ayant le savoir-faire et capables d’innover. Cette formation est possible sur le site même. Donc il faut instaurer un dialogue et oeuvrer pour qu’il soit accepté. Et les efforts doivent aboutir à une forme originale de projet à même d’introduire la notion de développement durable». Le Dr Sebbagh Djamel Eddine de l’université de Tlemcen s’interroge sur «le type de tourisme que l’on veut en Algérie? Il faut tout d’abord dit-il, développer le tourisme interne car notre pays est une contrée émettrice. 800.000 Algériens partent chaque année en Tunisie, un peu moins au Maroc. Le tourisme doit être conçu en dehors des discours politiques», avoue-t-il. Dans sa communication, l’industrie touristique pour une approche innovatrice, le conférencier Sebbagh pense que, nonobstant les grandes possibilités touristiques qu’elle dispose, l’Algérie continue de se heurter à des visions réductrices en les ramenant, entre autres, à une question de visions de mise en place d’infrastructures hôtelières, alors que le tourisme constitue plutôt un lieu de convergence de larges activités et de différents secteurs». Ainsi, dit-il, dans un contexte de forte concurrence la promotion de l’Algérie doit renforcer l’attractivité de la destination Algérie par un positionnement en terme d’images, de valorisation de la qualité de l’offre et un développement conséquent et innovant des produits touristiques».
Enfin, Dr Selima Rekiba de l’université d’Oran a tiré la sonnette d’alarme sur la nécessité d’opérer des changements radicaux à même de provoquer des comportements efficaces capables de donner au secteur du Tourisme une place importante dans l’économie nationale».
Posté Le : 25/06/2006
Posté par : hichem
Ecrit par : Amir N.
Source : www.quotidien-oran.com