Aïn Témouchent: Le dessalement d'eau de mer évacue le stress hydrique

Lors d'un regroupement des entreprises du BTPH à Oran qui avait pour objet la mise en Å“uvre du programme de mise à niveau de ces dernières pour lesquelles un montant de 300 milliards de dinars a été dégagé par l'Etat à l'effet de promouvoir et de rehausser le degré de compétitivité des entreprises, un expert en management s'est confié à nous pour dire :» S'il y a une chose qui peut effacer les erreurs du président Bouteflika, c'est bien l'eau, en faisant allusion aux grands efforts déployés en matière de mobilisation des ressources non conventionnelles, c'est-à-dire le dessalement d'eau de mer, un programme d'envergure nationale qui a réglé quasi définitivement les problèmes de la rareté de l'eau, les pénuries, les restrictions et les grandes et longues attentes des ménagères, au niveau de plusieurs régions du pays dont Oran et Aïn Témouchent. L'Unité de dessalement d'eau de mer (UDEM), Beni Saf Water Campagny, d'une capacité de production de 200 000 m3/j, est l'une des premières stations à travers le territoire du pays qui traite l'eau par le procédé dit osmose inverse avec un taux de conversion de 47% et une consommation électrique de l'ordre de 4,2 kWh/m3. Mise en service en novembre 2009, l'UDEM Béni Saf Water Campagny a coûté 240 M$, le coût de l'eau est 55,84 DA/m3.

Ce mercredi, l'ONG «Défense des intérêts des utilisateurs d'eau urbaine et protection de l'environnement, en étroite collaboration avec la direction de l'hydraulique et l'Algérienne de l'eau (ADE), a organisé une visite guidée au profit de 40 élèves issus des lycées de Sidi Ben Adda et Aïn Tolba. A l'arrivée sur site, les élèves ont suivi une projection sur le fonctionnement de l'UDEM qu'a présentée l'ingénieur Monsieur A. Zouhiri. Cette approche a permis aux apprenants de prendre connaissance du processus du traitement par osmose inverse avant d'aller visiter les installations de l'usine, compartiment par compartiment. La visualisation du schéma électronique du fonctionnement de l'usine a permis aux élèves de mémoriser l'enchaînement des phases depuis la mer où l'eau arrive par gravité au bâtiment de captage d'eau salée brute puis le liquide est pompé pour être refoulé vers les filtres à sable après addition de l'acide sulfurique, aux filtres à anthracite après addition de chlore ferrique et enfin aux filtres à cartouches après addition de dispersant. De ce niveau, l'eau salée est pompée à une forte pression de l'ordre de 64 bars et passe à travers 18200 membranes. Elle devient une eau osmosée nécessitant une minéralisation avant d'aller vers le réservoir de l'ADE qui distribue l'eau aux abonnés. Notre bureau a été invité à prendre part à cette visite d'intérêt scientifique. Les apprenants étaient ravis et satisfaits des explications fournies par Monsieur A. Zouhiri et les autres cadres de l'exploitant. Le système de récupération de l'énergie a fait l'objet d'attention particulière des élèves au même titre que la configuration d'une membrane et sa mise en place à l'intérieur d'un tube à pression. Par ailleurs, le captage d'eau de mer se fait à l'aide d'un émissaire de captage de diamètre nominal (DN) de 2400 mm. La saumure est rejetée à l'aide d'un autre canal de DN 1800 mm. Le plus important est que les populations d'Aïn Témouchent, qui vivaient le stress hydrique avant novembre 2009, boivent de l'eau quotidiennement, notamment après la mise en service des grands porteurs d'eau en direction des localités côtières et celles du couloir en direction d'Aïn El Arbaa. Une petite réception a été offerte par l'administration de l'UDEM après le déroulement d'un test de compréhension du fonctionnement de l'usine. L'ONG a invité les 10 élèves qui ont répondu aux questions pour venir recevoir leurs cadeaux le 22 mars, jour de la célébration de la Journée mondiale de l'eau, à la bibliothèque Malek Benabi d'Aïn Témouchent.