La wilaya de Témouchent, qui n'en est pas à sa première action d'étouffement du mouvement associatif, vient enfin d'être clouée au pilori par la justice dans son exécution de la politique liberticide depuis la modification de la loi sur les associations.En effet, dans son zèle à l'appliquer dans une wilaya où la société civile n'a plus d'existence au regard du nombre insignifiant d'associations, elle a gelé les activités de la Fondation algérienne de la sauvegarde des droits de l'enfant (FASDE).
Cette association, basée à Béni-Saf, qui a 18 ans d'existence, a été incriminée par de fallacieuses accusations que le tribunal administratif a jugées infondées. «La wilaya n'a déposé aucun document qui prouve que nous avons reçu du matériel médical d'une organisation étrangère ou un financement étranger», explique Karima Ouhassine, la présidente de la FASDE.
Pourtant, il s'agit bien d'une décision prise sur la base d'une correspondance du délégué de wilaya à la sécurité, en date du 6 août, ainsi que d'une proposition du DRAG se référant à une délibération de la commission de sécurité de wilaya.
Elle avait enjoint à toutes les autorités locales de s'y conformer, à savoir : wilaya, DRAG, DAS, daïra, APC, services de sécurité, Trésor : «Quand je suis allée voir le délégué de wilaya à la sécurité, il m'a répondu qu'il n'est au courant de rien et qu'il était d'ailleurs en congé au moment de la décision. Quant au DRAG, il m'a fait exactement la même réponse. Enfin, le SG de la wilaya, l'actuel wali de Béchar, m'a fait part de son ignorance à propos de l'affaire.
Lui rappelant que c'est lui-même qui a signé la décision, il m'a assuré qu'il a l'habitude de signer tout ce qu'on ramène dans le parapheur», avait indiqué la présidente de la FASDE (El Watan du 12 novembre 2018). Elle déplore aujourd'hui la privation de nombre de personnes, depuis le gel, et principalement les enfants, de l'action de son association en leur faveur.
Ce qu'il y a lieu de retenir, c'est que le tribunal a débouté la wilaya par la plus grave mise à nu d'un abus de pouvoir caractérisé. A cet égard, le gel a été décidé en août dernier, mais ce n'est qu'après que la LADDH a émis, en novembre dernier, un communiqué le dénonçant pour qu'une plainte soit déposée par la wilaya.
Pis, cette mise en cause n'a pas été soutenue par des preuves, ce qui tend à signifier que l'administration s'est habituée à être suivie aveuglément par la justice comme dans une précédente affaire qui s'est conclue par la dissolution d'une association, en l'occurrence Khadra les trois Marabouts, de Sidi Ben Adda.
L'impunité va cependant perdurer, sachant qu'une plainte contre la wilaya ne pourra pas déboucher sur la condamnation de celui ou de ceux qui ont personnellement ordonné le gel. D'aucuns pourraient clamer à bon escient : «Vivement la 2e République !»
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Posté Le : 17/03/2019
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : M Kali
Source : www.elwatan.com