Aïn Témouchent : La Maison de la culture veut renaître de ses cendres

La Maison de la culture de Aïn Témouchent semble vouloir sortir de la torpeur qui l'a habitée depuis un bon nombre d'années. Hier, nouveauté, elle a renoué avec la communication pour sortir de l'ombre et surtout du stérile activisme dans lequel elle s'est engluée, oubliant jusqu'à ses missions.Elle s'est complu dans la servitude de l'autorité locale en se réduisant à un espace pour toutes sortes d'opérations de communication des autres secteurs de l'administration locale (DSA, forêts, commerce, etc.), des manifestations organisées pour la forme plutôt que pour le fond, car ne touchant ni un public-cible ni aucun autre. Les correspondants et journalistes de la presse ont été invités pour la présentation d'un bilan de l'année écoulée et des grandes dates du programme pour l'année 2019.
Cette démarche inhabituelle de la part de la Maison de la culture a réussi à faire battre le rappel d'une majorité de confrères.
De la sorte, d'aucuns ont pris acte de la mise en ?uvre enfin d'une programmation sur la durée avec des objectifs spécifiques et non plus liés au hasard de l'événementiel et du cérémoniel.
On peut adhérer ou pas au contenu du programme, l'intérêt est d'abord qu'il soit et qu'il défende sur le terrain sa pertinence. Par ailleurs, et dans la foulée, première bonne nouvelle, le projet de création d'une annexe de l'Institut régional de formation musicale en la Maison de la culture serait en bonne voie, selon le directeur de la MC. Les autorités locales et nationales ont été sensibles à la question, au vu de l'argumentaire avancé comme du succès de la 2e édition des journées régionales de l'instrument cuivre et de l'écho médiatique qu'elle a suscité.
C'est le fait que les lauréats de cette édition soient tous hors wilaya dans une pratique de la trompette qui a été jusque-là l'apanage de Témouchent qui a milité en faveur de l'idée de tourner le dos à la formation sur le tas : «De la sorte, nous pourrons ambitionner qu'au sein du futur orchestre symphonique régional, on compte au moins un Témouchentois dans ses rangs. Parce que pour prétendre en être, il faut avoir suivi des études académiques», a relevé l'hôte de la presse.
En outre, concernant cette manifestation, le ministère de la Culture a donné son accord de principe pour qu'elle soit élevée et institutionnalisée au rang de festival national. Ceci étant, concernant les activités qui structurent l'action sur l'année à venir, outre celles habituelles des ateliers, elles passent par des Salons à caractère national, chacun d'une durée d'une semaine consacrée à un art particulier.
Pour ce qui est du public : «Nous allons cibler le jeune public, celui des hommes de demain, en particulier celui scolarisé. Ainsi, pour les spectacles en notre salle, nous confions la vente de la billetterie aux établissements qui se verront gratifiés d'une remise au profit de leur coopérative scolaire sur des billets d'entrée d'un montant de 20 DA. De même, les associations qui ont des spectacles pour adultes à proposer et qui se plaignent de l'absence d'un public lors de leur prestation, nous les impliquerons pour rameuter par leurs propres moyens le public et nous leur accordons le bénéfice de la recette qu'elles réaliseront.»
Quant à l'usage des espaces de la MC hors des horaires d'ouverture, ils seront accessibles aux artistes et associations au-delà de 16h30.
Enfin, quant à l'animation de la saison estivale en direction des estivants, une tâche qui n'est pas du ressort de la MC, son directeur, rappelant que d'autres institutions s'étant impliqué dans cette tâche cette année, il orientera l'activité de son institution en direction des localités de l'intérieur de la wilaya, à charge pour les communes de prendre en charge la part qui leur revient dans cette mission.
Au final, il est à espérer que ces bonnes intentions soient concrétisées aux jours et mois arrêtés par le programme annuel.