Algérie

Aïn Témouchent : La dernière caravane est passée


La dernière caravane culturelle, la cinquième au programme du festival local culturel des arts et cultures populaires, a plié son campement. Il s'agissait de la semaine culturelle de la wilaya de Béchar, un bivouac qui s'est révélé de peu de consistance. Ainsi, son exposition, censée être la vitrine du passé comme de la réalité culturelle et artistique de la région, fut de loin la plus faible des quatre qui l'ont précédée. Les Témouchentois n'ont eu droit qu'à quelques misérables chromos, quelques objets de pacotille au lieu de l'artisanat et à une mesquine présentation de la ville de Kénadsa où le fourre-tout le disputait à l'indigence. Par ailleurs, en se rabattant sur un alléchant prospectus, de par la qualité de son support sur 40 pages, distribué au public, l'on est vite déçu. Ainsi, malgré son abondante iconographie, des photos qui relevaient plus de l'exotisme que du documentaire, il s'est révélé être moins la monographie que l'on s'attendait à lire qu'un approximatif rapport administratif. Quant à l'aspect festif de la caravane, il a honorablement rempli son contrat même si, là encore, le patrimoine lyrique local était réduit à sa portion congrue. Ainsi, lors du troisième concert donné en soirée sur la plage de Béni-Saf, face à un public d'estivants facilement conquis parce qu'en mal de loisirs, les artistes ont eu le beau rôle. Jusque tard dans la nuit, l'on a dansé aux rythmiques des groupes « Gnaoua el Waha », « El M'chael » et « Jaouharat Koussour Echamal ».Si pour les deux derniers orchestres, la symbiose a été totale avec le public, un public aidé par des Bécharis en vacances qui ont pris les devants pour l'entraîner dans la transe plutôt que la danse, pour le premier groupe, cela a été plus problématique. En effet, « Gnaoua el Waha » n'a pu dépasser la difficulté de faire vibrer le public avec un folklore non conçu pour la scène, ce qui s'est traduit par une prestation où même si la technique est présente, la sincérité et l'authenticité faisaient défaut, faute d'une adéquate médiation en direction du public.
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