Algérie

Aïn Témouchent: La céréaliculture en nette progression



En apparence, le directeur des services agricoles (DSA), M. Houari Athman, est satisfait de la production céréalière réalisée cette saison.

Elle avoisine 1,3 million de quintaux alors que l'objectif assigné était de l'ordre de 1,2 million, soit une hausse de 6%. Le rapport quantité produite par superficie emblavée (98.300 ha) donne un rendement moyen de 12 q/ha. Il demeure en deçà des normes européennes qui admettent des plages allant de 20 à 25 q/ha. Où réside réellement le problème et quels sont les facteurs majeurs à l'origine de ce faible rendement réalisé par l'agriculture à Aïn Témouchent quand on le compare aux résultats obtenus à l'échelle européenne? C'est à ce genre de questions qu'on doit focaliser la réflexion pour laquelle on est tenté d'ouvrir le débat à l'échelle nationale pour apporter les solutions adéquates à une agriculture pratiquée avec un assolement céréale-jachère depuis que le colon ait quitté la région.

L'observateur s'autorise à lister un panier de paramètres, non des moindres, à savoir: premièrement, l'itinéraire technique n'est jamais respecté et certains agriculteurs ne se gênent pas à épandre la semence de ferme non traitée sur des chaumes sans préparation du sol. Deuxièmement, les semences utilisées sont de faibles rendement et le plus souvent déclassées et qu'il fallait céder aux minoteries. Troisièmement, rares sont les agriculteurs qui engraissent le sol avant et pendant le cycle végétatif des céréales, l'usage des désherbants est très peu utilisé parce que considérés par les fellahs assez chers et ceux qui ont les moyens redoutent d'en user parce qu'ils ne savent pas doser les produits et craignent l'échaudage des épis.

Quatrièmement, les instituts de protection et de développement des végétaux en Algérie n'étaient pas en mesure de réhabiliter les variétés qui existaient ou de créer d'autres répondant à la pédologie des sols et au climat de chaque région du pays. Sur ce plan, l'on continue à dépendre pleinement des organismes et instituts étrangers. Cinquièmement, même les régions disposant de potentialités hydriques à longueur d'année pratiquent des cultures à sec alors qu'elles avaient reçu des instructions pour pratiquer la céréaliculture à l'irrigué.

Sixièmement, le morcellement des domaines autogérés en exploitations agricoles collectives et individuelles a faussé les statistiques nationales à tel point qu'on n'arrive plus à maîtriser les superficies à emblaver et l'administration ne fait que spéculer sur les superficies réelles ensemencées. L'irrigation d'appoint de la céréaliculture dans la wilaya de Aïn Témouchent doit faire une expérience pilote au niveau des ex-fermes pilotes relevant du domaine privé de l'Etat et qui disposent de la ressource hydrique (petit barrage, station d'épuration, forages…).

 Les dernières mesures d'encouragement prises par le ministère de l'Agriculture et du Développement rural sont importantes à plus d'un titre. Car la production céréalière est payée à juste prix, ce qui a incité les agriculteurs à adhérer à la nouvelle politique des prix et beaucoup qui avaient tablé sur la viticulture se sont reconvertis en céréalier, une vocation plus sûre et à moindres risques que la vigne qui a subi des coups d'une fatalité caractéristique en 2006.




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